TOME 1.
Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est b...
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Syke
« Bien. »
« Parfait. »
Les cents pas que j'entame dans ma chambre ne parviennent pas à me calmer. Si seulement elle pouvait comprendre. Si elle pouvait m'entendre. Je voudrais lui dire qu'elle se trompe, que cette barrière, dont elle parle, elle n'existe plus depuis bien longtemps entre nous. J'y ai mis un terme, je l'ai rompue, elle, ainsi que toutes les limites fixées, le jour où j'ai décidé de lui rendre visite.
Ou peut-être même avant ça, d'ailleurs. J'ai commencé à fauter à la minute où je me suis foutu en danger pour la sauver, pour être honnête. Dans cette ruelle, juste devant Trinity, tandis qu'elle semblait dépourvue de force et allongée sur le sol. Je n'aurais pas dû l'embarquer dans mes travers, et je voudrais qu'elle sache que j'en suis désolé.
Désormais, c'est trop tard. Elle croit que je suis celui qui décide, qui choisit, mais je ne suis plus maître de moi-même. Ni la nuit ni le jour. Je l'imagine près de moi, avec moi, et je n'arrive plus à m'enlever cette image de la tête. C'est le quotidien que je m'inflige depuis plusieurs mois. M'efforcer de me tenir à distance alors même que je n'en ai aucune envie. Devoir me faire violence pour ne pas accourir et la prendre dans mes bras, être obligé de rester en retrait, pour sa sécurité ainsi que la mienne.
J'aurais pu y arriver. Mais maintenant, je sais. Depuis que j'ai frôlé sa peau, que son odeur est devenue mienne, que j'ai plongé dans son regard, sans plus rien entre nous, j'ai compris. Je dois m'en tenir au plan, mais celui-ci s'avère plus compliqué que prévu. Difficile, en ce moment. Et impossible, à cette seconde précise.
Je me laisse tomber sur mon lit, pose mon téléphone contre mon torse. Là encore, je prends sur moi. Je voudrais le jeter, le casser et ne plus me souvenir. Ni de sa voix ni de son numéro, qui me rappellent sans cesse à elle et à ce que je convoite dans mes rêves les plus fous et les plus douloureux. Ma respiration ne se calme pas, au contraire. Elle rugit, en chœur, avec ma colère qui s'amplifie à mesure que le temps s'égrène.
Je serre la mâchoire, les poings. Je ferme les yeux. Mais quelque chose me pousse à tout remettre en cause. C'est profond, ça fait mal. Une volonté que je n'arrive plus à maitriser tant elle prend de la place. Je n'ai pas la possibilité d'y réfléchir plus longtemps. Mes doigts composent cette litanie de chiffre ancré dans mon esprit. Les bips démarrent, s'éternisent, puis cessent.
Je recommence.
Encore et encore. Jusqu'à obtenir enfin ma délivrance.
— Syke ?
Sa voix.
Fragilisée, abimée. Et ce, par ma faute, par les foutaises que je me tue à lui répéter pour essayer d'y croire moi-même.
— Angie.
Mon timbre est rauque, des frissons court sur ma peau. Parce qu'au fond, j'en suis conscient. Seul le désir qui me submerge au son de la sienne est capable d'une telle chose. Elle ne dit rien, je sens que ça m'abat un peu plus. Et dans le chaos que m'inspire ce calme, je m'entends lui articuler :
