52. Complices

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Angie


Mon regard dévie pour la troisième fois vers le bureau de Neil. Dissimulée derrière le mur, je m'aperçois qu'il n'est pas près de quitter les lieux.

— T'es bien certaine de ce que tu fais, là ?

Non, bien sûr. Mais je ne peux l'avouer au duo qui me servent de complices, cependant. Je hoche la tête, sourcils froncés et dos droit. Ça doit faire trente minutes qu'on attend ici, au coin du couloir, que le doyen daigne s'en aller. Je ne sais pas comment cette idée a germé dans mon esprit, je sais juste qu'après le départ de Syke, elle ne m'a plus quitté. Il est parti avec la ferme intention de me protéger, moi. Il a mis tous ses plans de côté pour retrouver la personne qui est coupable de mon malheur, et de celui d'Olivia. Je crois, au fond, que je lui dois bien ça.

— Le gardien ne va pas tarder à repasser, m'apprend Carter. On devrait se mettre à l'abri.

Là encore, j'acquiesce. Et en observant Ali et lui se démener pour trouver un endroit sûr, je mesure la chance que j'ai, de les avoir à mes côtés. De les compter parmi les miens. De n'avoir plus une épaule sur qui me reposer, mais deux.

Carter nous emmène dans une pièce un peu à l'écart, normalement fermée. Avec le temps, je dois bien avouer que ce jeune sportif a su se faire une place, dans mon quotidien avec Ali. Je lui fais confiance, presque autant qu'à elle. C'est étrange, dit comme ça, mais même si je ne lui confierais pas encore ma vie, je lui donnerais tout de même la clé qui détient mes secrets.

— Comment tu savais que cette pièce était ouverte ? questionné-je en surveillant la vitre.

— La serrure est cassée. J'y emmenais souvent mes petites conquêtes.

Il sourit, avant de capter le regard de feu de mon acolyte. Son visage change immédiatement tandis qu'il se mure dans un silence sous forme de pardon.

— C'est quoi la prochaine étape ? s'inquiète-t-elle.

— Quand j'aurais récupéré ce qui m'intéresse, je vous le dirai.

— Et si tu n'y parviens pas ? Si Neil te coince ?

Je pince les lèvres.

— Espérons qu'on n'en arrive pas là.

— Tu serais virée. Sans parler de tes parents.

Je déglutis, elle aussi. Chacune de nous le sait, je n'ai plus de parents. Ça n'empêche que ceux qui se sont toujours montrés compréhensifs ne le seraient plus. Les Peterson ont sans cesse pris ma défense, mis mes erreurs sur le compte de la détresse et d'un passé plus gris, que rose. Seulement, je dois dire qu'entrer par effraction tard le soir dans le bureau du doyen me fermerait beaucoup de portes.

Celles de toutes les universités possibles, pour commencer.

— Tu es sûre que ça en vaut la peine ? me demande-t-elle. Qu'il, en vaut la peine ?

SYKE HACKER T1 - MONSTER (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant