TOME 1.
Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est b...
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Angie
De retour chez les Peterson, j'attends avec impatience la fin du repas. Pour la première fois, j'ai presque envie de faire le bénédicité moi-même afin que ce soit plus rapide. Je ne me risque pas à jeter un coup d'œil à mon portable, trop consciente que ce que je peux y trouver sera capable de me déconcentrer. J'ai pensé à cette conversation toute la fin de journée. Comme une adolescente en manque de tendresse et d'intérêt, je me suis imaginé mille et une façons de démarrer cette discussion.
J'ai hâte, moi aussi. Mais pas juste de parler à Syke.
Avec le temps, je crois que j'apprends à apprécier son caractère distant, vigilant, et pourtant bienveillant.
Mais il n'y a pas que ça.
Si je le pense désormais innocent dans l'histoire d'Olivia, je reste curieuse de découvrir qui se cache derrière ce pseudo et cette capuche relevée. Derrière ces messages, et ce besoin de retrouver la disparue du campus. Derrière cette silhouette d'homme, à peine dévoilée, qui maintient sa décision de ne pas vouloir en donner plus.
J'avale mon assiette sans écouter les débats de ma famille d'accueil. Je remonte après avoir souhaité une bonne nuit à Sandra et George, incapable de leur tenir compagnie plus longtemps. Ils sont de généreux parents par remplacement, je n'ai rien à leur reprocher. Ils me considèrent comme leur fille, acceptent que je vive chez eux que lorsque j'en ai envie, payent pour ma chambre étudiante et se contentent de rester à distance quand j'en ai besoin. Mais j'ai tant de mal à tisser des liens que ça me paraît insurmontable de faire semblant avec eux.
Je retrouve mon antre, puis la verrouille, de la même façon que je le fais avec celle du campus, et ce, depuis que je me suis rendu compte que je n'étais pas intouchable. Je sors enfin mon téléphone et après une légère appréhension, constate que j'ai déjà un nouveau message.
De Syke, bien sûr.
« Bonsoir, Angie. »
Je déglutis.
À chaque fois que je lis mon prénom à travers ses textos, je l'imagine le prononcer, comme la dernière fois. J'entends chaque syllabe, son souffle de l'autre côté du téléphone, juste avant qu'il ne raccroche. Ça ne me lègue qu'un goût amer de trop peu.
« Tu n'as pas oublié. »
Je prends place dans mon lit, assise en tailleur. Seules les vibrations interrompent le calme qui m'enlace et me fait du bien.
« Tu en doutais ? »
« Possible. Tu es si imprévisible. »
Je pince les lèvres, redoutant déjà sa réponse concise.
« Mais je tiens toujours ma parole. »
Une légère envie de contradiction vient m'effleurer, tandis que je tape ma réponse.
