Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est bien déci...
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Angie
Le décor est tel que je l'avais imaginé plus tôt. De beaux voilages blancs ainsi que de nombreuses guirlandes lumineuses forment une large toile au plafond. L'ambiance que dégage le gymnase, embelli pour l'occasion, est électrisante. Des spots étoilés tapissent désormais le sol, accompagné de musique, calme et adaptée au début d'une soirée, qui se fond dans la masse de gens qui commencent à envahir l'espace.
Je déteste cet endroit, d'habitude. Mais je dois bien admettre que ce soir, je le trouve si joli qu'il me plaît d'y rester. Perchée sur mes talons, j'essaye de me frayer un passage entre les couples soudés, les photographes amateurs et les groupes d'amis amusés, jusqu'à traverser la piste de danse pour me retrouver de l'autre côté, là où une table ronde décorée avec élégance m'attend. Une longue nappe blanche la recouvre, ainsi que quelques plaisirs salés, pour le plus grand bonheur de mes papilles gustatives.
Je m'assieds en prenant soin de ne pas coincer la traîne de ma robe dans les pieds de ma chaise, consciente que la caution que les Peterson ont déposée pour l'occasion auprès du magasin de costume pourrait y passer. Puis je prends le temps de visualiser la scène qui s'exécute devant moi.
Il y a de tout, dans ce bal.
Des déesses, un Dieu, Cruella et son Dalmatien, la team de la Casa de Papel, une sorcière, Mario et Luigi, un joueur de hockey ensanglanté, des vampires, effrayant pour certains et sexy pour d'autres, une abeille, Blanche-Neige, Harry Potter, un bucheron à la chemise ouverte et au torse huilé plus que nécessaire, une danseuse classique, une pom-pom girl assoiffée de sang et même Harley Quinn.
Cette dernière me rejoint d'ailleurs dès qu'elle m'aperçoit, solidement ancrée au bras du Joker.
— Canon, Doherty.
Je roule des yeux à la remarque de Carter et fait face à ma copine qui ajoute :
— Il n'y a que toi pour paraître si sexy et si beurk à la fois.
Je ricane, replace une mèche de mes faux cheveux blancs autour de mon oreille. En plus de la perruque, j'ai mis le paquet. Une robe en dentelle de la même couleur, courte devant et longue derrière. Elle est sublime, mais pas que. Des hauts talons, un maquillage du tonnerre coupable du côté sexy, et une trainée de sang sur le bustier, où un cœur rouge vif est dessiné comme arraché, sans doute fautif du côté beurk.
Mon choix n'a pas été difficile.
Je suis la dame blanche. Cette femme, qui ère sur une route sans but et sans raison, c'est moi. C'est ma vie. Mon quotidien, avec plus de réalité en ce moment qu'il n'en a jamais eu.
— T'es barjot, mais on s'y fait, s'amuse Carter.
Je mime un sourire.
— Comment c'était, la patinoire ? me moqué-je à mon tour.
