21. Le lâcher-prise

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Angie


« J'irais en Enfer... mais tu viendras très certainement avec moi. »

Je souris, prête à l'accepter pour de bon. Mon attention est à son comble lorsque la voix grave et étouffée de Duncan s'élève derrière la porte que je surveille.

— Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?

Je navigue dans le menu de mon téléphone jusqu'à appuyer sur le dictaphone. Si Syke voulait des preuves concrètes, j'ai comme l'impression que nous allons être servis.

— Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? demande Carolyn. Est-ce qu'elle sait ?

Je sors ma tête un peu afin de mieux entendre la suite de la conversation.

— Elle ne sait rien du tout, réagit Tamy pour la première fois. Mais on devrait peut-être...

— Non, lâche Duncan froidement.

— Mais...

— Il a raison, la coupe Carolyn. Elle nous suspecterait, c'est évident.

— On avait un accord, souffle Duncan, le timbre de moins en moins fort.

Je tends l'oreille au maximum tandis qu'il reprend :

— Notre secret doit rester ainsi. Et je...

Je me concentre quand une voix me surprend.

— Angie ?!

— Ah !

Mon téléphone s'écrase au sol au même moment qu'un chuintement d'effroi s'échappe de ma gorge. Je me retourne pour discerner le visage qui colle à la voix dans la pénombre, tapie au fond de la chambre où je me cache, et me presse pour allumer les lumières qui viennent nous agresser la rétine.

Alison, assise sur le grand lit qui trône contre le mur, n'est recouverte que d'un drap léger qu'elle tient en tentant de dissimuler le plus gros de sa nudité. Elle a les prunelles ébahies et le portrait en totale adéquation avec ce qu'elle s'apprête à me dire.

— Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

Son timbre aigu réveille Carter, qui se redresse à son tour.

— Doherty ?

Sa voix rauque de sommeil et son torse découvert m'obligent à rouler des yeux. Je ne me ferais jamais à ça. Lui et elle. Mon amie, si intello sous ses airs d'indulgente et si intéressante en étant provocante. Et lui, si... fade.

Malgré cela, je dois bien avouer que l'image que leur couple m'offre me permet de me remettre en question une seconde. Le bras du basketteur, enroulé autour de la taille de ma copine, et son corps, qui semble attiré par elle sans même qu'il ne s'en rende compte me lèguent une sensation de... réconfort. Oui, je suis bien obligé de l'admettre, devant eux et pour la première fois, je me réjouis de la voir entre ses mains, si belle et si heureuse. S'il n'y avait pas cet air qu'elle me sert sur un plateau de questionnement, et que, justement, elle ne se plaisait pas à m'interroger, je crois que je pourrais même remettre en cause tout un jugement, pour ce tableau.

SYKE HACKER T1 - MONSTER (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant