TOME 1.
Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est b...
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Angie
Je passe les portes qui mènent à Trinity comme une furie. En moi, c'est l'avalanche de sentiments. De la haine, de l'incompréhension, du dégout. Moi qui croyais que cette fameuse Manuela cherchait à me protéger, je dois accepter de m'être planté sur toute la ligne. Ce n'est pas moi, qu'elle défendait. C'est lui. Syke. Elle le préserve, lui et son secret, et c'est sans doute pour cette raison qu'elle est allée lui raconter dans les moindres détails notre entrevue. Ça a été rapide, pourtant. Mais d'évidence, pas assez pour qu'elle l'oublie.
Désormais, je suis en proie à une colère sourde. Depuis hier soir, je ne cesse de serrer les dents, les poings, et de sortir les griffes. Je n'ai rien trouvé à répondre à Syke, après tout, je ne m'attendais pas à me faire griller dès la première tentative. Il a visiblement un avantage considérable dans cette partie qui nous oppose en tant que chat et souris. En plus de ses secrets bien gardés, il a des complices. Des accès à des choses qui me sont formellement interdites. Il a de l'aide, alors que moi, je suis juste seule au monde, me battant avec difficulté contre ma volonté de tout démolir d'un pauvre coup de pied.
La vérité, c'est que je suis fatiguée. Usée, de cette bataille qui se joue entre nous depuis trop longtemps. J'en ai marre d'attendre. De me montrer patiente, attentive et conciliante. S'il tient tant à ses secrets, il n'a qu'à se mouiller un peu pour tenter de les préserver.
— Vous lui avez tout dit !
Je me plante en plein milieu du couloir, devant cette femme qui s'active à passer la serpillère. Elle relève la tête, peu étonnée de me trouver ici. Néanmoins, son regard oblique en vitesse autour de nous, pour s'attarder sur les tonnes d'yeux curieux qui nous épient déjà. Elle remet son balai dans son seau, puis s'affaire à changer d'endroit, sans rien me répondre. Ça accentue davantage les palpitations de colère qui grimpent en moi, et qui m'oblige à la suivre dans sa démarche.
— Je vous parle ! rugis-je.
— Ça suffit, tu veux ?
Sa voix est basse, mais ne laisse pas de place à la contestation. Je fronce les sourcils pour lui prouver que je ne suis pas lui. Que moi, je ne suis pas son amie ou que sais-je d'autre.
— Vous lui avez tout balancé, redis-je en croisant les bras sur ma poitrine.
Elle soupire, observe une nouvelle fois les alentours, puis me fait signe de la suivre. Je m'exécute, prête à entendre ce qu'elle a à m'annoncer pour se justifier, jugeant que, de toute façon, rien ne sera jamais assez à mes yeux.
Quand nous rejoignons un couloir un peu plus reculé, le monde est moins dense. Elle me détaille alors des pieds à la tête avant de déposer ses affaires au sol. Puis elle secoue le menton, longuement. Je lâche un soupir de frustration, rehausse la tête, et grogne :
