TOME 1.
Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est b...
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Angie
Je sursaute lorsqu'un bruit derrière moi me surprend. Les écouteurs que je m'apprêtais à mettre s'échouent sur le sol... quand mes yeux rencontrent une ombre.
La sienne.
Le temps est maussade, le soleil se couche lentement sur cette journée et sur nos deux êtres qui se font désormais face à distance, et pourtant, je n'ai pas besoin de lumière pour être certaine de son identité.
Il n'y a que lui, qui pousse mon corps à la fois à la paralysie et à l'incendie. De là où je suis, comme une mauvaise habitude, je ne distingue que brièvement le haut de son visage, le reste de ses traits dissimulés à mon impatience par un simple bandeau.
J'ai vécu une mauvaise journée, et tandis qu'il marque un pas pour me rejoindre, je peux comprendre que lui également. Seuls ses yeux me fixent, sans mots, sans gestes. Rien ne pourrait me donner un indice sur ce qu'il éprouve, mais malgré tout, je le ressens. À l'intérieur de mon cœur, tout s'émiette. Une épée semble avoir tailladé ses iris bleus comme l'océan, ne laissant plus que le rien s'en emparer.
Mon regard est ensuite attiré par une autre couleur. Un rouge, sombre et fluide, qui s'écoule en filet le long de ses mains abimées. Je déglutis, replonge dans sa vue, une pointe de désespoir qui noie la mienne. Plus que jamais, je voudrais lui dire que je suis là. Que je peux être l'épaule sur laquelle il a le droit de se reposer. J'aimerais me jeter dans ses bras pour l'entourer des miens.
Je le sens fragile à cet instant, et je crois que ça m'achève un peu plus à chaque seconde qui passe. La parole n'arrive pas, pour aucun de nous. Le silence est lourd de non-dits, pesant d'un besoin viscéral et profond. Il est chargé d'intensité, d'une envie qui vient se fondre entre nous plus violemment à chaque fois. Je n'arrive plus à rester éloignée, cependant, par obligation, je m'y confronte. Pour lui, pour ses secrets, pour sa sécurité, je crois, aussi.
Je respecte ce qu'il a à m'offrir et essaye de toutes mes forces de m'en contenter. Seulement, quand il se tient ainsi, devant moi, tout entier mais ne m'en octroyant qu'une moitié, j'ai soif de mourir. Je voudrais l'embrasser. Mieux que ça, je souhaiterais qu'il m'embrasse.
Qu'il me touche, qu'il prenne tout ce qu'il désire.
Moi, mes rêves, mon passé, mon futur.
Mon cœur palpite tandis que nos yeux ne se quittent plus. Dans son regard, je vois bien que ça lui demande une force qu'il n'a plus. Il est prêt à céder, quand je n'ai plus qu'une envie : qu'il le fasse.
Là, dans cette chambre, j'ai besoin qu'il mette fin à mon supplice.
Et soudain, comme s'il pouvait m'entendre, il secoue la tête. Il rive son attention vers le sol, ferme les paupières, et, j'imagine, se reprend. Seulement, lorsqu'il les rouvre, une étincelle nouvelle brûle en lui.
