TOME 1.
Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est b...
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Angie
Je n'ai pas l'habitude de perdre la parole ni de trembler, et pourtant, ça me prend si fort sur l'instant que ça déclenche une réaction en chaîne de mes opposants. Wallace ouvre de grands yeux, Shane au contraire, plisse les siens. Tous deux se relèvent, me dominent, comme pour m'obliger à parler une bonne fois pour toutes.
— Je ne vois pas...
— Foutaises ! me réprimande le doyen avec des joues rouge vif.
Je m'en étonne en le dévisageant, paumée face à ce soudain revirement de situation. Je n'ai jamais su pourquoi Syke était un secret. Et pourtant, devant eux, je suis certaine qu'il est le mien encore plus que jamais. Il m'a toujours demandé de lui faire confiance, m'a sans cesse promis qu'il m'en dirait plus une fois tout cela terminé. Aujourd'hui, et après ce que nous avons traversé chacun de notre côté, puis partagé, ensemble, je ne peux que le croire.
Je ne veux, que le croire.
C'est sans aucun doute pourquoi devant eux, j'essaye de me montrer le plus honnête possible, tout en essayant de dissimuler que je ne le suis pas du tout. Je redresse ma colonne vertébrale, croise les mains sur la table, et puis j'admets, comme si de rien n'était :
— J'ignore qui est ce Syke. Mais je suis presque sûre que ça n'a rien à voir avec Olivia.
Je suis déterminée, fière et inarrêtable, et je sais que l'unique raison à ça se trouve dans ma poche. Une rose en origami, que je n'ai pas arrêter de trimballer avec moi depuis qu'il l'a déposée sur mon lit.
Je suis folle de Syke, c'est un fait. Quelque chose que je ne peux plus nier.
Je suis folle, et je suis surtout...
— Vous croyez vraiment, Doherty ?
Neil ne me regarde plus simplement. Désormais, il me fusille de ses iris noirs et méchants, comme si je n'étais qu'une ennemie. Il ne prend pas en compte les deux flics avec nous, il s'en moque. Il ne s'efforce même plus de cacher ce qu'il ressent à mon égard, sans même que j'en connaisse les raisons. Mon téléphone ne cesse de vibrer dans ma poche, et je suis déjà consciente que tout ça, ce n'est pas normal. Je me fais violence, pour ne pas observer l'écran. Pour ne pas vendre ce que je m'évertue à protéger.
— Angie, souffle Wallace après s'être raclé la gorge. Nous savons de source sûre que vous le connaissez, et que vous échangez avec lui.
Son regard la trompe, lorsque pendant une toute petite seconde à peine, elle le tourne vers Neil.
— Puis-je connaître vos « sources » ?
Elle m'envoie un sourire désolé, mais je n'en reste pas là. Je gravite vers le doyen, qui me toise de son œil mauvais, et l'affronte en me relevant à mon tour.
