12. À l'autre bout du fil

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Angie


Le soir, je retrouve ma chambre étudiante, dans laquelle, comme chaque jeudi, Alison se prépare à sortir. Elle tente par tous les moyens de me faire changer d'avis pour que je l'accompagne, mais rien à faire. Savoir qu'elle va se dandiner toute la soirée auprès de Carter me file des ganglions.

Je l'aide à choisir sa tenue, discutant de tout et de rien, omettant de façon volontaire chacune notre tour de parler d'Olivia, quand mon téléphone vibre.

« Bonjour, Angie. »

— Tu as des nouvelles, de ce mec du BlueMoon ?

Non, pas vraiment. Je n'ai pas dit à Alison que lors de notre second rendez-vous, je lui avais donné froid avec le vent monumental que je lui ai foutu sans même en avoir conscience.

Ou... trop tard.

Je ne voulais pas échapper à ses lèvres, je crois. Mais, toute cette histoire avec Syke m'avait rendu barge, impatiente, et... un peu hystérique, je dois l'avouer. Lorsqu'il m'a raccompagnée, je l'ai senti. Son absence. La distance que Carl imposait entre nous me faisait bien comprendre les pensées intérieures qui le traversaient à ce moment-là. C'est sans doute la raison pour laquelle je n'ai pas tenté d'en rajouter.

Il m'a déposé, je l'ai remercié, puis après un vague au revoir, il a disparu.

De la même façon qu'il est arrivé.

Je n'éprouve pas de manque, ou rien qui s'apparente à du regret, bien sûr. Mais j'admets quand même que c'est un peu dommage. Ce type et ses iris verts étaient du genre... intéressants.

Je reviens à Alison tandis qu'elle se racle la gorge de manière exagérée.

— Non, affirmé-je. Pas de nouvelles.

Elle roule des yeux puis se contemple dans le miroir.

— Tu fuis encore.

Je quitte son reflet pour lui donner tort.

— Pas du tout.

— Si, tu le fais. Dès qu'un mec te plaît, tu lui tournes le dos.

— C'est faux, insisté-je.

— J'aimerais, soupire-t-elle, dans l'exagération la plus totale. Je voudrais que tu te sentes à ta place, ici. Et que tu sois heureuse, et vivante. Mais...

— Mais ? l'encouragé-je.

— Mais je crois que tu ignores tout simplement comment faire.

Je baisse les yeux, au même moment qu'elle. Ses mots sont durs, mais pourtant pas une erreur. C'est une vérité, une réalité. Je ne suis qu'un être insipide, qui n'éprouve rien de différent que l'angoisse d'une tristesse accablante. J'ai été élevé dans ces conditions. À chaque fois que je m'autorisais quelque chose d'heureux, je finissais par le perdre.

SYKE HACKER T1 - MONSTER (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant