TOME 1.
Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est b...
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Angie
C'est à cause du basket. Ce jour-là, alors que je me rendais au match Trinity-Fox, Syke avait mentionné que ça lui rappelait des souvenirs. Ajouté à cela le timbre de sa voix et la partie de son visage qu'il a bien voulu me montrer au bal, le fait qu'il connaisse les couloirs et les issues de secours de cet établissement par cœur, j'en ai construit mes propres déductions.
Syke était jeune, et il avait étudié ici, à Trinity. Sans doute un peu avant moi, mais pas de beaucoup. Dans mon esprit, il était question de deux ou trois ans, maximum. C'est pour cela que l'idée m'est venue d'aller interroger le principal actif de notre fac. Après tout, si quelqu'un pouvait bien détenir des informations sur l'identité d'un élève, c'était lui.
Sauf que le doyen Neil ne m'a rien dit. J'ai pourtant vu filer dans ses yeux cet éclat, qui me rend bien certaine qu'il sait qui est Syke. J'y ai même cru plus que tout, lorsqu'il a ouvert la bouche. Seulement, ce n'était que pour me sommer de quitter son bureau.
Sur la cinquième avenue, je rumine. Je ne saisis pas le pourquoi du comment. Je bataille une fois encore avec moi-même, jongle entre les informations dont je dispose et celles que je me suis inventées. C'est dans cet état, perdue et énervée qu'on me cache quelque chose de plus, que je passe les portes de ce magasin de prêt-à-porter. Une vendeuse vêtue sur son trente-et-un vient m'accueillir, un sourire chaleureux greffé sur son joli visage.
— Bonjour ! Puis-je vous aider ?
Je fais mine de m'intéresser à la nouvelle collection, même s'il est clair que ça me paraît beaucoup trop coloré pour la période. Ça me fait gagner du temps. Celui d'annoncer que je ne suis pas là pour dépenser un salaire, mais plutôt pour jouer les inspectrices. Et pour ça, rien de mieux que de démarrer par un énième mensonge.
— En réalité, je suis venu il y a quelques semaines. Votre collègue, oh, comment s'appelle-t-elle déjà ?
Je me gratte la tête, à fond, dans mon rôle. Yara, sur son badge, continue de me détailler. Elle semble croire à cent pour cent à mon interprétation d'acteur.
— Olivia ! m'exclamé-je soudain. Oui, c'est ça. Elle m'avait parlé de... cette robe.
J'attrape le tissu rouge soyeux entre mes doigts et me racle la gorge lorsque je m'aperçois que la vendeuse vient de froncer les sourcils.
— Elle savait qu'elle serait bientôt en magasin, et...
Je m'enfonce.
— Elle m'avait dit que...
— Quel est le nom de cette collègue, déjà ?
Cette fois, la suspicion se lit dans ses yeux aussi noirs que l'univers. Elle me dévisage, puis son regard oblique vers mon corps entier, ne laissant pas de place à l'imagination sur ce qu'elle pense.
