Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est bien déci...
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Angie, trois mois plus tard
— Angie, tu m'entends ?
— Oui, pardon.
Je quitte du regard le mur que je fixe depuis de longues minutes, avant de me concentrer à nouveau sur l'essentiel. Ma mère de substitution s'avance, pour pénétrer le lieu où je vis recluse depuis plusieurs mois. Depuis que...
— Est-ce que tu es bien certaine que c'est ce que tu souhaites ?
Je hoche la tête, comme souvent. Cette discussion et ce choix n'ont pas été des plus faciles à assumer, mais je crois pourtant qu'ils m'étaient nécessaires. Mes uniques bagages traînent sur le lit, invitant mon regard à s'y arrêter un instant. Je n'ai pas beaucoup d'affaires, à l'instar de mes attaches ici. J'ignore si c'est marrant ou triste, je suis juste consciente que c'est une réalité.
— Je n'aime pas te savoir seule.
— Je ne serais pas seule.
— Mais...
— Ali et Carter sont de très bons alliés.
Je force un sourire, essaye d'être convaincante. Il y a quatre mois, j'aurais encore été en mesure de mentir. De dissimuler ce que je ressens vraiment. Mais plus maintenant. Ce que je traverse se lit comme une brèche sur mon visage, et me rappelle à l'ordre à chaque fois que mon reflet se confond à mon regard. Sandra n'est pas dupe, sans doute est-ce pour ça qu'elle contourne le lit pour venir me rejoindre. Ses yeux brillent d'une émotion qu'elle ne parvient plus à contrôler, un jour après l'autre.
Je ne suis pas sa fille. Et elle n'est pas ma mère.
Pourtant, c'est avec l'assurance et l'amour de celle-ci qu'elle m'entoure de ses bras avant de me rapprocher d'elle.
— Promets-moi de faire attention.
J'acquiesce pour la millième fois, à défaut de trouver les mots justes. Le flot de bouleversements est trop important et menace de noyer mes joues, lorsque je pose la mienne sur son épaule.
— Tu feras toujours partie de notre famille, Angie.
Je ne l'avais jamais fait jusque-là. Peut-être par simple retenue, sans doute par peur. Par conviction que tout ce à quoi je m'attache finit par disparaître. Mais ce coup-ci, pour la première fois, je la serre contre moi. Je renifle son odeur, celle qui m'est devenue douce et familière, dans une vie où seules la difficulté et la solitude pesaient sur moi. Je crois que j'en éprouve le besoin. D'accepter enfin qu'en dépit de tout, du maintenant et de l'après, du passé, elle est là. Elle le sera toujours.
Alors, nous prenons le temps. Celui de nous retrouver, en même temps que celui de nous dire au revoir. Et puis, c'est avec le reste de ma famille d'accueil que je me rappelle, une dernière fois. Ces longues années écoulées ensemble et qui m'ont permis de ne pas me noyer. Ces moments, petits, infimes, qui m'ont sauvée. C'est là que je me rends compte. C'est en eux, que j'ai puisé la force de me relever. En eux, que j'ai trouvé celle de me battre. Et une fois de plus pour eux, que je fais le choix de partir.
