TOME 1.
Où est Olivia ?
C'est la question que tout le monde se pose depuis qu'elle a disparu.
Angie en est certaine, cette disparition cache bien des secrets. Mais si elle s'efforce de rester en dehors de ça, ce n'est pas le cas de Syke, qui est b...
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Angie
L'ambiance est glaciale, presque morose. Je suis plantée face aux deux principaux suspects de mon enquête et je me rends soudain compte à quel point ma décision de les faire entrer dans cette pièce était stupide. En réaction au stress et à l'anxiété intense que j'éprouve, je me dirige vers la fenêtre pour l'ouvrir et essayer d'évacuer l'air pesant qui règne ici.
Seconde mauvaise idée. Un seul geste de leur part me ferait disparaître de la circulation sans même la moindre difficulté. Après tout, la fille que je suis et qui a été élevée par une famille d'accueil en ayant tout perdu ne manquerait à personne. C'est ce qu'elle se serait d'ailleurs sans doute dit, avant de sauter pour en finir avec sa vie de martyre.
Oui, je dois me faire une raison. La facilité que ce serait de me nuire en faisant passer ça pour un simple accident sans que personne ne s'en inquiète ou n'en doute est effrayante. C'est triste, et pire.
C'est réel.
J'expire fort et brièvement, avant de me retourner pour affronter mes camarades, qui n'ont toujours pas bougé d'un poil. Duncan semble être intrigué, quand Carolyn, elle, a l'air apeurée. Je me concentre sur ses yeux, qui ne reflètent que le néant, et sur sa lèvre inférieure, qui ne cesse de trembler. Si elle a l'âme d'une criminelle, elle a davantage celle d'une bonne actrice, je le crains.
Je quitte le vide, me remets en sécurité face à mon lit, puis entame la discussion. Je n'ai pas envie d'ouvrir les hostilités, ce que je souhaite par-dessus tout, c'est comprendre.
— Je vous écoute.
Le regard de Caroline oblique illico vers Duncan, tel un appel à l'aide. Il ne réagit à cette sollicitation qu'en haussant les épaules, pour enfin avouer :
— Je sais de quoi ça a l'air.
Un rictus malsain s'évade de mes lèvres serrées.
— Tu en es sûr ?
— Ouais, acquiesce-t-il en soupirant. Caro et moi, on...
— Vous baisez ensemble.
Il me fixe de façon intense, comme si mes paroles le brusquaient. Puis il secoue le menton pour corriger :
— On sort ensemble.
Je crois que j'aurais pu m'acclimater à ce que Duncan soit un connard. Néanmoins, je ne pense pas pouvoir me faire au fait qu'il en soit un sincère. Le visage d'Olivia a longtemps hanté mes nuits. D'abord, pour une raison qui ne concernait que moi. Ensuite, pour un motif qui ne touchait plus qu'elle. Ses cheveux roux, sa peau laiteuse, ses taches de rousseur et ses yeux clairs me donnent soudain la considérable et furieuse envie de lui poser cette question, que je ressasse depuis que je les ai vus ensemble.
