DÉSIR

X : Hôpital

J'arrive à l'hôpital et va à la chambre que l'accueil m'a indiqué.

Je la vois endormie sous respirateur, un médecin à côté d'elle.

- Bonjour, vous êtes bien celui que j'ai eu au téléphone ?

- Oui. Je peux savoir ce qui lui arrive ?

- Elle s'est fait percutée par une voiture, le conducteur s'est enfui la police tente de le retrouver. Il fallait l'opérer avant que ses poumons la lâchent c'est pour ça qu'elle est sous respirateur. Appelez moi quand elle se réveillera, ou si vous avez des questions.

Je m'approche d'elle.

- Il n'y a pas de risques qu'elle meurt ? N'est ce pas ?

- Il y a un toujours un risque. Mais nous voyons pas de raisons pour que ça arrive. Elle ne devrait pas tarder à se réveiller, et puis-je avoir son nom ?

- Livia Mecentos.

- Merci.

Il sort de la chambre en refermant la porte.

Je m'assois à côté d'elle, je préviens Nino qui est à Naples, il va mettre du temps à arriver.

Je reste à son chevet toute la journée. Je sais très bien comment ça marche avec les flics, ils vont jamais retrouver ce mec.

Je demande à Tino de s'en charger.

Quelques heures passent avant qu'elle ne se réveille enfin.

Une infirmière viens lui retirer cette machine et lui laisse un masque à oxygène.

Je m'assois à ses côtés et prends sa main dans la mienne.

Elle ancre ses belles pupilles vertes dans les miennes.

- Tu te sens comment ma belle ?

- Fatiguée... ils m'ont réopéré à cœur ouvert...

- C'est vrai que ça fatigue, ton frère va arriver dans quelques heures, il était dans une autre ville.

Elle hoche la tête et resserre faiblement sa main dans la mienne.

- Je veux pas revivre ça...

- Revivre quoi ?

- Des mois et des mois... à l'hôpital... je veux pas...

- Ça n'arrivera pas ne t'inquiète pas. C'est juste un petit accident, tu vas t'en remettre.

- Tu crois ?

J'hoche la tête.

- Ne stresse pas, ça va bien se passer ma belle.

Je dépose un bisou sur ses lèvres ce qui la fait faiblement sourire.

- J'ai le droit de manger ?

Je ricane.

- Tu as faim ?

Elle hoche la tête.

- Des sushis par pitié...

Je sors mon téléphone et lui donne.

- Commande je vais voir avec ton médecin.

- Merci.

Je sors de là pour aller demander à son médecin. Il autorise tandis que je vois Nino arriver, en panique.

- Où elle est ?

- Calme-toi Nino.

- Comment elle va ? Elle va bien ? Elle est blessée ?

- Elle va bien. Elle est juste un peu affaiblie c'est tout.

Je l'amène à la chambre de Livia.

- Je vais vous laisser entre vous. Je reviendrais te voir demain. Dis-je en récupérant ma veste, elle me rend mon téléphone et dépose ses lèvres sur les miennes avant que je ne sorte.

Je me dirige vers ma voiture quand soudain, j'entends mon nom.

- Éros ?

Je me tourne vers lui, c'est Nino. Il s'approche.

- Désolé d'avoir eu des préjugés à ton propos, je ne serais plus contre ta relation avec Livia, je me suis rendus compte que tu tenais vraiment à elle. Même si y'a toujours ce danger derrière en lien avec ton métier.

- Je sais protéger mes proches Nino.

- Je ne suis pas vraiment sûr de ça. Étant dans l'équipe d'Ennio depuis un sacré moment je sais comment ça se passe. Tout peut arriver très vite.

- Je ne suis pas Ennio.

- Mais t'es dans le même secteur.

- Ça n'a rien à voir, quand j'aime quelqu'un je fais tout pour la protéger, je ne laisserais jamais quelqu'un poser la main sur une personne que j'aime, et surtout pas sur Livia.

- Tu sais pourquoi tu es tombé si vite amoureux d'elle ? Parce qu'elle est différente, parce que c'est moi qui l'ai éduqué et qui lui ai appris la valeur de l'argent comparé à celle de l'amour. Mais est-ce que tu l'aimes pour ce qu'elle est ? Ou tu l'aimes seulement parce qu'elle n'est pas comme les autres ?

- Retourne à ses côtés, Nino.

Je lui tourne le dos et m'en vais.

- Ça finira par te tomber dessus. Tu le sais.

Je m'approche de lui et me retiens de l'attraper pour le plaquer au sol.

- Pourquoi tu ne me fais pas confiance ?

- Parce que je ne pense pas que tu sois un homme bien pour ma soeur.

- Tu ne me connais pas Nino.

- Je te vois tout les soirs, à chaque gala que monsieur Moretti donne. Tu sors dans le jardin et tu fais plaisir à des femmes mariés. Qu'est-ce qui me dis que tu ne vas pas le faire alors que ma soeur sera à l'intérieur, à quelques mètres seulement.

- J'ai mes valeurs de fidélité. Ma vie sexuelle me concerne seulement moi.

- Et maintenant elle fait partie de ta vie sexuelle courante et je ne veux pas qu'elle souffre c'est pour ça que je n'approuve pas cette relation.

- Ce n'est pas ce qu'elle me disait quand elle était sur moi hier soir.

Mes pupilles s'ancrent dans les siennes, j'ai réveillé la bête.

- Je te jure que si tu la retouches je te tue de mes propres mains.

Je ricane.

- Crois-moi, elle adore quand je la touche et je ne compte pas m'arrêter.

- Je vais te tuer, Éros.

- Si tu fais ça, jamais elle ne te le pardonnera. Tu vois Livia comme un petit bébé à protéger mais c'est plus le cas Nino. C'est une adulte, elle sait prendre des décisions et ça il faut que tu le comprennes. Je comprends que ce soit douloureux de voir qu'elle n'a plus besoin de toi. Mais elle n'a plus besoin de toi.

- Je ne veux pas qu'elle souffre.

- Je ne la ferais pas souffrir, ça, je peux te le promettre.