DÉSIR

LXIX : Milo

Je fixe le sol, attendant que le temps passe. Qu'un médecin sorte et me dise que ma femme va bien, qu'elle est vivante et qu'elle se réveillera dans une heure ou deux...

- Éros ?

Je relève la tête vers cette personne, c'est Nino avec Lisa et Ennio.

- Tu as des nouvelles ? Me demande Nino.

- Non. Ils ne sont pas sortis depuis qu'ils sont rentrés. Ils ont dit qu'elle avait une hémorragie interne. Elle n'était sûrement pas prête à accoucher puisqu'on ne savait même pas qu'elle était enceinte.

- Comment vous avez fait pour ne pas remarquer qu'elle était enceinte ?

- J'en sais rien il n'y avait rien d'anormal. Elle avait ses règles son corps n'avait aucun changement tout était normal. En plus elle avait un stérilet je ne comprends pas ce qui s'est passé.

Lisa s'approche et m'enlace. Je la serre contre moi, j'ai si peur de la perdre...

Au même moment la porte du bloc s'ouvre, et le docteur apparaît.

- Votre femme est tirée d'affaire. On a réussi à arrêter l'hémorragie et à en trouver la source. On va la remettre à la maternité auprès de votre fils, elle devrait se réveiller dans l'heure qui suit.

Je souffle, je suis soulagé.

- D'accord, merci docteur.

Ils l'emmènent à la chambre et ramènent mon fils.

- Il est en parfaite santé. Quand votre femme se réveillera elle devra l'allaiter, sinon on lui donnera le biberon.

- Oui, pas de soucis.

Elle sort de là et je prends mon fils dans mes bras pour le présenter à sa famille. Une dizaine de minutes plus tard ils s'en vont, me laissant seul avec ma femme qui vient de se réveiller.

Je m'assois à côté d'elle alors qu'elle se redresse. Elle retire son masque à oxygène.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Tu as eu une hémorragie ils t'ont opérés, tout va bien maintenant.

Elle souffle.

- Je peux l'avoir ?

Je lui donne notre fils et elle commence à l'allaiter.

- Il faut qu'on lui donne un nom. Dis-je en gardant sa petite main dans la mienne.

- Je veux l'appeler Milo. C'était le deuxième prénom qu'on voulait pour Livio. Si tu es d'accord ?

- Je suis d'accord mon cœur.

Je dépose un baiser sur ses lèvres.

- Comment on a pu rien remarquer ?

- Je n'en sais rien. J'ai rien senti... c'est comme s'il n'avait jamais été dans mon ventre. Alors que dans ma grossesse avec Livio j'avais les hormones en feu, mes chevilles gonflaient je me réveillais tout le temps la nuit et pour lui, rien.

- Ça n'empêche pas qu'il soit là maintenant, et qu'il faut bien l'accueillir chez nous. J'ai dit à Ennio de lui acheter un nouveau berceau, on le gardera dans notre chambre le temps de lui faire sa chambre.

Elle acquiesce avec un signe de tête.

Un nouveau membre de la famille...