LXVIII : Déni de grossesse

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Éros
Je caresse son dos, elle commence à s'endormir et moi aussi.

May est allongée sur moi et mon fils s'est glissé dans mon t-shirt. Je vais commencer à mettre des t-shirts plus larges avec ce petit monstre.

Il tape sur mon épaule, je baisse la tête vers lui, il me fixe de ses beaux yeux.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as faim ?

Je pose ma main sur sa tête et regarde l'heure. C'est l'heure de son biberon.

- May, princesse ?

Elle se réveille.

- Tu peux ramener le biberon à ton frère ?

- Oui.

Elle se lève et va chercher le biberon de Livio à la cuisine. Je me redresse, le prenant dans mes bras.

Il sourit alors que je lui retire sa tétine, je lui donne son biberon et garde May sur mon genou.

- Elle rentre quand maman ?

- Elle a dit qu'elle passait la journée avec des amies elle rentrera ce soir, tu veux qu'on commande pour ce soir ?

Elle sourit.

- Tu sais pas faire à manger ?

- Honnêtement, j'ai la flemme.

Elle ricane.

- Je vais appeler Adrian pour voir s'il veut manger.

Elle va à l'étage et on passe une commande. J'emmène mon fils à son berceau puisque pour lui c'est l'heure de dormir.

Après avoir dîné les enfants aussi vont au lit. Mon téléphone retentit. Je décroche en voyant le numéro de l'hôpital.

- Allo ?

- Vous êtes bien monsieur Esposito ?

- C'est moi.

- Il faut que vous veniez à l'hôpital, votre femme est en train d'accoucher.

En train d'accoucher ?

- Je pense qu'il y a erreur, ma femme n'est pas enceinte.

- Elle a fait un déni de grossesse c'est ce qu'elle nous a dit elle aussi, elle n'arrête pas de vous demander.

Oh bordel...

- D'accord, j'arrive.

Je raccroche et appelle Adrian qui descend aussitôt.

- Surveille ta soeur et ton frère il faut que j'aille à l'hôpital, Livia est en train d'accoucher.

- Mais elle n'était pas enceinte ?

- Elle a fait un déni de grossesse. N'ouvre la porte à personne et appelle ta tante Lisa d'accord ?

Il acquiesce.

Je sors de la maison et arrive à l'hôpital. Je la retrouve à la maternité, dans une chambre. Elle est allongée, en train d'accoucher, toute seule.

Je m'approche et prends sa main dans la mienne.

- Mon cœur, je suis là, je suis avec toi.

- Je te jure que je ne savais pas Éros...

- Je ne t'en veux pas. Ce n'est pas ta faute. Et puis ce n'est pas dérangeant d'avoir un nouveau membre dans la famille mon cœur.

Elle ricane tristement.

- Respirez profondément Livia, vous y êtes presque. Dit son médecin.

Elle serre ma main de toute sa petite force et aussitôt le bébé apparaît dans les bras du médecin.

- Pourquoi il ne pleure pas ? Demande-t-elle.

Ils l'emmènent à un petit lit, quelques secondes qui ont l'air d'une éternité passent avant que je n'entende les pleurs de mon enfant. Je suis soulagé.

Ils l'amènent et le donne à Livia.

- C'est un garçon, félicitations.

J'admire le visage de mon fils. Il a passé les neufs derniers mois dans le ventre de sa maman sans même qu'on ne le remarque.

- Il va nous falloir un autre berceau. Dit ma femme en essuyant ses larmes.

Je souris et prends mon fils dans mes bras.

Soudain les machines retentissent et ma femme perd connaissance.

- Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui lui arrive ?

- Elle a une hémorragie interne, il faut qu'on l'emmène au bloc.

Aussitôt ils la sortent de là et l'emmènent. Une infirmière me retiens ici, m'empêchant d'y aller.

- Qu'est-ce qu'ils vont lui faire ?

- Monsieur Esposito calmez-vous, on va s'occuper de votre femme.

Tout sauf ça, pitié.

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