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CHAPITRE 13.



Il souffle longuement, je prends ça pour un oui.
Sauf qu'en fait j'ai pas d'idées...



« Amir — Bah parle pelo ?

— Me met pas la pression, je cherche là.

Amir — Putain.

— Sayez, t'as dis quoi à ma maman avant qu'on l'enterre ?

Amir — Ça nous regarde.

— Bah dit moi !

Amir — C'est entre elle et moi.

— Tu me dis de poser des questions tu réponds pas !

Amir — J'ai pas dit que je répondrais à tout.

— Ahok. C'était comment la prison ?

Amir — Je sais pas.

— Comment ça tu sais pas ?

Amir — J'sais pas. Le temps ne passait pas, la chambre était à vomir. J'ai vu des gens devenir fou. Et j'avais peur.

— T'avais...peur...?

Amir — ...

— Toi ? Amir Al-Laghmani ?

Amir — Ouais. Peur de devenir aussi fou qu'eux. Les premières nuits on m'avait mit avec un vrai psychopathe. Ces trous du cul ne lui avait pas fait passer son rendez-vous chez la psychiatre avant de l'interner donc personne ne connaissait son véritable état mental. Toutes les nuits il me regardait dormir, me regardait me laver, me regardait manger et un jour... Il a essayé de me tuer dans mon sommeil. Ils l'ont fait changer de cellule et l'on interné côté psychiatrie. J'en ai fait des cauchemars. J'me disait: "tient bon elle va venir, tient bon, juste un peu". Mais t'es jamais venu. »



Mon cœur se compresse dans ma cage thoracique et les larmes montent. Il fallait que je lui dise la vérité sur ça.


« — Par rapport à ça...j'ai-

Amir — Putain... »


Il attrape le téléphone dans sa poche et répond à son téléphone.


« Amir — Tu veux quoi ? Wesh tu pleures pourquoi là ? Vas-y sayez j'arrive bientôt. »

Il raccroche et ancre ses yeux dans les miens.


« Amir — Tu disais ?

— C'est ta fiancée ?

Amir — Ouais. Tu voulais me dire ?

— Rien laisse tomber. »


Ma gorge se noue et aucun mot n'arrive à sortir.


« Amir — Qu'esta ?

— Rien.

Amir — C'est pas parce que ce que je t'aime pas que je te connais pas par cœur.

— Sérieusement, je vais bien. »


Je pose ma tête contre la fenêtre et ferme les yeux en attendant que le temps passe. Après une longue attente, je sens une main sur mon épaule.


« Amir — Réveille toi on est devant chez toi.

— Merci de m'avoir accompagné.

Amir — Ouais. »


Djeneba - On se retrouvera.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant