Djeneba - On se retrouvera.

32

CHAPITRE 32

AMIR

Lyon - 2h57

Je conduis comme un ouf mais j'en ai rien à foutre. J'étais entrain de dormir quand Djeneba elle m'appelle. Je pensais que c'était pour m'insulter ou pour me crier dessus parce que j'étais sorti de l'hôpital sans autorisation mais non. Elle m'a appelé en crise, je comprenais rien à ce qu'elle disait mais tout ce que je sais c'est qu'elle était ni dans son état normal ni en sécurité.

Mon sang il a fait qu'un seul tour, un seul. J'ai réussi à avoir sa localisation, j'vous dirai pas comment c'est pas le plus important, j'ai pris ma voiture direct. La question c'est comment elle s'est retrouvée dans ce coin paumée de Lyon. Ca dois faire une trentaine de minutes que je conduis comme un fou sur la route, je rasais les trottoirs du regard à sa recherche. J'vois une meuf en boule. C'est elle. Sa vieille djelaba et son vieux chignon de merde. Je m'arrête devant elle et détache ma ceinture. Elle relève la tête et elle a aucune réaction. Juste elle regarde la voiture comme si elle allait mourir, ses yeux étaient rouges de fou bâtard et son regard il était vide.

Je descends de la voiture et je m'arrête à ses pieds.

"Djeneba  - Faite ce que vous avez à faire et laissez moi rentrer je vous en supplie..."

Je fronce les sourcils, elle raconte quoi elle ? Elle avait même pas de chaussures aux pieds, rien ! Sa djellaba était déchirée, elle pleurait grave et elle me suppliait d'une si petite voix que j'avais du mal à entendre ce qu'elle me disait.

"Djeneba  - S'il vous plait...Faite ça rapidement...

- Eh Djeneba tu déconnes là, je sais pas à quoi tu penses mais j'espère c'est que pas ce que je crois. Je vais rien te faire et personne ne te feras rien."

Elle lève la tête et m'analyse mieux du regard. Dès qu'elle me reconnait ses pupilles s'ouvrent en grand.

" Djeneba - Amir..."

Sa petite voix cassé. Putain. J'ai senti mon cœur tomber de haut mais de très haut. Ca me niquait le crâne de la voir dans cet état. Je l'avais jamais vu comme ça, même pas à la mort de sa mère. Je la prends dans mes bras et l'emmène dans ma voiture, je l'installe aussi délicatement que je peux et lui met sa ceinture de sécurité. Je prends place à mon tour et prends la route. 

Je lui lance des petits regards furtifs de temps en temps histoire de m'assurer qu'elle aille bien. Sa tête était posée contre la fenêtre et elle ne disait rien. Elle a arrêter de pleurer, c'est déjà un bon début. Moi non plus je parlais pas, de toute façon je savais même pas quoi dire et je m'empêchais fortement de lui poser des questions sur ce qui lui était arrivé avant ma venue histoire de ne pas la brusquer.