Evil Eater - T2 - Bunny - À l'aube de nos vies.

Chapitre 1

Bunny – Présent – Austin.

Je suis réveillé par des coups dans le flans. Violents, les coups. Je grogne vaguement, un mal de crâne du feu des dieux me martèle le cerveau. Une tape atterrit sur mon front douloureux et j'ouvre les yeux en sursaut. Death me regarde, assit sur son lit, les bras croisés sur son torse nu. Je fronce les sourcils.

– Pourquoi t'es dans mon pieu ? Grogné-je.

– Actuellement, c'est plutôt moi qui devrait poser cette question. Répond mon frangin d'un ton plat.

– Niééé ?

– C'est mon plumard Bunny. T'as échoué là tôt ce matin, plein comme une barrique.

– Oh ... Scuse. Marmonné-je.

– Je peux savoir ce qui ne va pas Bunny ? Depuis quelques jours, à part te pinter la gueule dans le concours du plus gros alcoolique du Club, tu ne fais pas grand chose.

– C'est rien. Soufflé-je en me redressant.

Tout se met à tanguer et la nausée me chatouille le gosier. Je me rue dans la salle d'eau de Death pour rendre le contenu de mon estomac dans les chiottes. Un jappement me fait tourner mollement la tête. Kirin s'approche de moi et fourre sa truffe humide dans mon cou. Je pose une main sur sa tête et caresse sa douce fourrure. Bon sang ce chien. Je l'adore et elle me le rend bien. Quand Émilie n'a pas besoin d'elle et que Death est dans les parages, Kirin reste avec moi. Encore plus dernièrement. Il faut dire que Tommy et elle ont joués à cache-saucisse et que le toutou-fils de notre Près a collé une brassée de brioche dans le four de notre petite boule de poils. J'espère que le croisement ne sera pas trop moche. Émilie a été un peu perturbée quand on l'a découvert et a juré de faire stériliser sa chienne aussitôt que possible. Les chiens, comme les chats, peuvent se multiplier rapidement. Et que fait-on des petits ? Il faudra leur trouver une nouvelle famille, ou les garder et les élever. C'est pour ça que les gens les abandonne ou les jette à la poubelle. Milie ne ferait jamais ça mais avoir plus d'animaux, alors qu'elle même attend un bébé, n'est pas non plus la solution. Et vu le nombre de clébards qui atterrissent dans les refuges ... Bon, moi j'ai déjà mis une option sur l'un des petiots. Et je vois mal le Club se séparer des autres. Depuis l'arrivée de Tommy et Kirin, les frères se sont attachés à nos boules de poils et kiffent sortir leurs bécanes avec les clebs qui courent à côté, ou juste jouer avec.

Je me rince la bouche plusieurs fois avant de ressortir de la salle d'eau. Death m'observe. Il ne me juge pas, cependant, je remarque une lueur inquiète dans ses yeux si bleus. Je n'aime pas en être à l'origine. Death a déjà bien assez de sujet d'inquiétude pour y rajouter ma petite personne. Je passe une main nerveuse dans ma tignasse emmêlée.

– Je suis désolé de m'être incrusté. Dis-je.

Mon frère balaie ma remarque d'un geste sec de la main. Puis secoue la tête.

– C'est pas le putain de problème. Grogne t-il en s'approchant de moi. Le soucis c'est que t'es complètement bourré. Tous les putains de soirs ! Je m'en branle que tu viennes pieuter dans notre lit, le problème c'est l'alcool. Je te rappelle qu'Émilie est enceinte. Il faut y aller doucement avec elle. Quand t'es plein, la douceur tu l'oublie un peu. Tu m'es tombé dessus cette nuit. Fort. Et si c'était sur Milie que tu t'étais écrasé ? Si tu avais mis tout ton poids sur son ventre ? T'y as pensé ? Me lance t-il.

Je pâlis. Meeeeeeeeeeeeerde. Je ... Je baisse la tête et tire mes cheveux en les coinçant entre mes doigts. Parce que non, je n'ai pas réfléchis à ça ! Quand je suis bourré, je ne réfléchie pas du tout. J'aurais pût faire du mal à Émilie, au bébé ... Putain ! Putain de merde ! Bordel ! Je suis vraiment con. Vraiment ... JE me fige brusquement lorsque deux bras tatoué et puissants me collent contre un torse chaud et musclé. Ébahie, je comprend que Death, mon Death, me fait un câlin. Je hoquette avant de le lui rendre sans trop savoir quoi faire d'autre.