Evil Eater - T2 - Bunny - À l'aube de nos vies.

Chapitre 3

Bunny -

Encore un jour où je me réveille avec un affreux mal de crâne et l'impression d'avoir la gueule de bois. Seulement l'impression, puisque je n'ai pas touché une goutte d'alcool ces derniers jours. Mais ma tête me lance, douloureusement. Et ce n'est que le début de cet enfer. Avec un soupir, je sors du lit miteux dans lequel j'ai passé la nuit, enfile mes vêtements avec une grimace et quitte la pièce insalubre sans un regard en arrière. Je rejoins Earth, Trust et Phoenix. Les deux derniers de notre groupe sont nouveaux. Le premier vient de Miami et le second de la ville dont il porte le nom. Depuis peu, le Club change. Dans le sens où Evil et Stone recrutent dans les autres chapitres et parmi les nomades. Comme Trust et Phoenix, nous avons Djinn, qui vient de Philadelphie, Tides et Blast qui sont d'ancien nomades, et même Moon et Nuggets, deux nouveaux prospects pour remplacer le faite que Music, Phantom et Forest aient obtenu leur patch de membre officiel. Le Club gagne en popularité auprès des mecs des autres chapitres. Mais, surtout, avoir plus de personnes nous permet d'augmenter notre chiffre. On peut faire plus de virées et donc, engranger plus de billets. Chose qui plaît énormément à mon meilleur ami, qui met tout ça sur un compte sur pour l'avenir de sa famille. Death s'est « légèrement » plongé dans un livre sur l'enfance, les dépenses qui peuvent venir avec l'arrivé d'un enfant, ses futurs études et tout un tas d'autres sujets qu'il a partagé avec moi. Il m'a dit qu'en tant que futur oncle et parrain, il était de mon devoir d'être parfaitement au courant de tout. Mais les prix bordel ! J'ai halluciné. Ça coûte un rein un gosse ma parole ! Bien plus que je ne l'aurais cru. Je comprend donc parfaitement Death et ses envies d'économiser un max de thune de côté. Je dois dire que ces providentielles rentrés d'argents en plus font également mon bonheur personnel. Pour une raison très simple dont je suis pour le moment le seul à être au courant.

Je vais mourir. Et pas dans cinquante ans. Non, d'ici un an ou deux si je ne fais rien pour essayer de contrer ce qui me ronge. Il y a plusieurs mois, des migraines plus ou moins intenses ont fait leur apparition. Je les ai mises sur le compte de l'alcool et des fêtes. Mais même sans ça, elles me rendaient dingue. Au bout d'un moment, j'ai décidé d'aller voir un doc. Pas le notre, un en ville. Ce dernier m'a envoyer faire des examens complémentaires. Pour éviter que quiconque au Club soit au courant, par pudeur et autre chose que je n'arrive pas à appeler, je les ai passé dans une autre ville, à Dallas. Là, on m'a « gentiment » annoncé que j'étais atteins d'une tumeur au cerveau. C'est elle la responsable de mes migraines. Elle appuis sur mon cerveau. D'après l'homme qui me suit à Dallas, si elle continu de grossir, elle pourrait à terme m'être fatal. Mais avant de me tuer, elle va me rendre dingue. Pas dans le sens fou du mot mais elle va me faire mal, peut-être même me causer des problèmes d'équilibre ou de coordination vu son emplacement dans ma tête. Une opération pour la retirer est totalement possible. Elle ne se trouve pas dans une zone dangereuse ou risquée pour moi. Mais l'intervention coûte bonbon. Tout de ma poche. D'une, je n'ai pas envie que les autres sachent car j'ai peur de leur réaction, et de la mienne face à la leur, et de deux, l'assurance prise par le Club ne prend pas en charge ce genre d'opération. Pour une raison très simple. Personne à la maison n'a jamais pensé que l'un de nous puisse se retrouver avec un cancer. C'est un truc con non ? Un biker meurt dans un accident de la route, une fusillade ou de vieillesse. Pas d'une « banale » tumeur du cerveau. Pas à vingt neuf ans. Pas si jeune. Je laisse échapper un soupir et passe une main sur mes cheveux. Y'aurait bien la chimio mais les inconvénients et les effets secondaires qu'elle implique me font peur. Je peux courir sous des rafales de balles, mais perdre mes cheveux me fait flipper. Cherchez pas à comprendre. Donc pour le moment, je me refuse à la chimio. Pour combien de temps encore, je ne sais pas.

Earth claque bruyamment des mains devant mon nez, me faisant violemment sursauter. Je cligne des yeux.

– Un problème ? Demandé-je.