Bunny -
Est-ce que quelqu'un essaye de percer mon cerveau avec une massue ? Non ? Parce que j'ai un mal de crâne qui frôle dangereusement le concert de Métal là. Pouah. Bon, en ouvrant les yeux, la première chose que je constate, c'est que je suis dans ma chambre, pas à l'hôpital ou dans l'infirmerie de Mercy. J'ignore pourquoi, mais merci. Je me redresse en position assise et siffle de douleur. Putain ... Je me suis fais roulé dessus par un poids-lourd ou bien ? Avec une grimace, je retire le drap qui me couvre et détaille mon corps. Je ressemble à une momie au vu de tous les bandages qui me recouvrent. Je serre les dents et déglutis péniblement. Ma gorge me fait mal. En passant mes doigts dessus, je peux sentir ce mélange étrange de chaleur et de picotements que j'associe toujours aux bleus. Puis, doucement, je me rappelle du combat contre Béhémoth. De sa tentative de m'étrangler. De l'explosion. D'Evil. Merdeeeee. Je me lève d'un bond, trébuche et me casse la gueule sur le sol dans un grognement sourd. La porte de ma chambre s'ouvre. Sur Death. Mon meilleur pote a une sale tronche et me fixe d'un regard mort que je n'aime pas du tout.
– Tu lèches le parquet ?
– Je vérifie que les poussières sont bien faites. Grogné-je en me redressant maladroitement.
Death ne dit rien, et ne fait rien pour m'aider le bâtard. Je me frotte le menton.
– Pourquoi je suis ici et pas chez Mercy ?
– L'infirmerie déborde à cause de l'explosion. Explique Death.
– Merde. Des morts ?
– Non.
– Et ...
Il ne dit rien mais son langage corporel parle pour lui. Mon cœur rate un battement. J'inspire un bon coup et « file » prendre une douche. Je m'habille plus ou moins sans mal et rejoins mon frère qui n'a pas bougé de là où il se trouve. Je pose ma main sur sa joue et plonge mon regard dans le sien.
– Où est Émilie ? Sachant que la jeune femme est son roc et l'aidera à ne pas sombrer.
– À l'hôpital, elle veille sur ... Sur Evil. Comme elle ne se sent pas bien, c'est mieux. Il y a des infirmières pour la surveiller.
– Pas bien comment ? Dis-je légèrement inquiet, et essayant de ne pas penser à notre Président.
Death grimace et fait demi tour. Hey ! Il ne va pas se barrer comme ça sans m'expliquer. Je le suis, parce que putain, ça ne va pas se passer comme ça.
– Death !
Il s'arrête, les épaules tendus. La crispation de son corps me parle plus que tout le reste. Je fais doucement le tour par la droite pour me placer en face de lui. Juste à temps pour voir une larme rouler sur sa joue. Oh Death. Bordel mais que se passe t-il ? Je ne pose cependant pas la question. J'enroule simplement mes bras autour de lui et le laisse s'effondrer contre mon épaule. Ses larmes me fond mal. Ses doigts qui s'agrippent à moi sont comme des couteaux dans ma peau. Son poids sur moi est difficile à porter mais je ne le lâche pas. Death est mon frère. Je ne le lâcherais jamais.
– Je suis là Death. Je suis toujours là.
– T'as faillis me lâcher. Deux fois. Souffle Death, en anglais.
– Mais je suis encore là. Je ne vais pas crever comme ça.
Ses bras se serrent un peu plus.
– Que se passe t-il Alexeï ? Demandé-je en utilisant son nom, son vrai nom.
– On ne sait pas si Evil ... Commence t-il en déglutissant et en s'écartant de moi. On ne sait pas s'il va se réveiller.
Mon cœur rate bien deux ou trois battements. Evil est peut-être notre Président, mais c'est avant tout notre père, la figure d'autorité qui nous a sauvé, réparé, élevé, guidé, protégé. Je n'ose même pas imaginer dans quel état peut se trouver Stone. À ce moment précis, un doute prend place dans mon crâne.
VOUS LISEZ
Evil Eater - T2 - Bunny - À l'aube de nos vies.
RomanceBunny- La famille. Une notion étrange. Longtemps, j'ai cru qu'elle englobait mes parents et ma sœur. Les personnes avec qui je partageais un lien de sang. Puis ce jour est arrivé et ma famille m'a été arrachée. Ou, plutôt, j'ai été enlevé à ma fami...