Chapitre 36

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Stone -


Réveillé. Evil est réveillé. Vivant. Dans un sale état, mais vivant et réveillé. Mon cerveau tourne sur ces phrases comme un disque rayé, incapable d'autre chose que de penser à ça. Mon Evil ... Des infirmières et des médecins lui tournent autour, lui posent milles et unes questions, lui ont fait passé un tas de scanners et d'autres examens. Mais il ne dit rien. Il subit. Et je ne peux pas l'approcher. Mon cœur en saigne. Je veux le serrer dans mes bras, sentir sa chaleur contre mon torse, embrasser ses lèvres, le goûter. Sentir son cœur battre dans sa poitrine putain ! Je veux juste serrer l'homme qui est tout pour moi. Alors je ronge mon frein en tournant en rond dans le coin dans lequel on m'a relégué, énervé contre tout et tout le monde. Puis, peu à peu, tout ce beau monde part, seul un homme, un médecin, s'approche de moi.

– Pour le moment les résultats sont plutôt bon. Il a gardé la mobilité de ses jambes, se qui est une très bonne nouvelle. Il lui faudra tout de même rester en fauteuil rouleau six à huit semaines, le temps que ses os se ressoudent et se consolident correctement.

– D'accord, merci.

– On va encore le garder deux jours, pour être sûr que tous va bien. Je vous conseille de chercher un lieu de résidence adapté à un fauteuil pendant ce temps. Lâche le doc, un peu pompeusement, comme s'il m'offrait une info en or.

– On a déjà tout ce qui faut au club. Grincé-je en le foudroyant du regard. Je vous signale que la jeune femme en fauteuil qui accouche actuellement vit chez nous !

– Oh ...

– Ouai Oh. Maintenant dégagez de là. Craché-je férocement. 

L'homme ouvre la bouche pour répliquer mais mon regard le fait détaller. C'est ça, débarrasse le plancher connard ! Ensuite, je marche jusqu'à Evil qui tourne lentement la tête vers moi. Son regard ... Il est si vide. Il me transperce l'âme. Je me fige devant le lit.

– Evil ? Appelé-je d'une voix tremblante, et la détestant.

– Oui ? Dit-il d'une voix plate.

– Tu me ... Tu me reconnais ? Demandé-je.

– Stone.

– Oui, c'est moi. Soufflé-je.

– Stone.

– Oui ?

– Quand vas-tu te décider à venir m'embrasser ? Grogne mollement Evil.

– Je ...

– Tout de suite !

Je n'hésite pas. Après tout, c'est un ordre de mon Président hein ? La joie qui fait battre mon cœur manque de me couper le souffle mais je ne perd pas de temps. Je grimpe sur le lit, faisant extrêmement attention à ses blessures, et je fait ce que m'a ordonné Evil. Je l'embrasse, lui communiquant tous mes sentiments. Ma peur de l'avoir perdu, mon amour sans fond, mes craintes, ma douleur, ma passion. Doucement, lentement, ses mains viennent se oser sur mes joues pour m'attirer plus près. Puis, quand respirer devient plus vital que s'embrasser, on se retrouve front contre front, dans le blanc des yeux.

– J'ai rêvé de toi. Dit Evil.

– Ah oui ? Soufflé-je.

– Oui. Tant de fois. Quel que soit le souvenir que je voyais, tu étais là. Toujours là. Pardonne moi d'avoir été si lâche et de t'avoir tant fait souffrir en te rejetant. Murmure t-il.

– Jamais je n'ai à te pardonner mon amour. Tu avais besoin de ce temps. Je n'ai jamais regretté un seul instant. Je ne regrette rien car tu étais là, peu importe comment je t'avais.

Evil Eater - T2 - Bunny - À l'aube de nos vies.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant