Chapitre 39

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Huit mois, pile, depuis la bataille de Crait.
La base d'Alzok III était enfouie sous une épaisse couche de brouillard en cette matinée, aujourd'hui, cela faisait déjà huit mois depuis la bataille de Crait.
L'organisation militaire de la base n'octroyait aucune grasse matinée, même pas pour les chevaliers de Ren. Dans l'espace commun de leurs quartiers, Ushar et Ap'Lek disparaissaient sous leurs costumes habituels, prenant quelques minutes, assises au bar, pour polir leurs casques respectifs.
«-Je me charge d'Hux et tu te charges de Pryde. Fit Ushar.
-Comme d'habitude.» Ap'lek lui répondit, formelle, elles avaient presque cette conversation tous les matins et sur le même ton.
De l'autre côté du bar, Kuruk sourit, en sirotant son verre de lait bleu, amusé, entre autre, de voir ses camarades aussi ponctuelles dans cette tâche qui semblait être tout sauf passionnante. Mais également, il trouvait ça très culotté de la part de son maître d'envoyer ses chevaliers faire ce sale boulot, inutile en plus selon lui, alors qu'il dormait encore paisiblement.
«-Qu'est-ce qui te fais sourire comme ça? Ushar leva la tête, foudroyant son ami du regard. Ce dernier gloussa, en secouant la tête.
-Rien. Je me dis qu'à la place de courir derrière les généraux, vous feriez mieux de profiter de votre matinée. Si Kylo le fait tous les jours... pourquoi pas vous?»
Ap'lek et Ushar se regardèrent, blasées, Kuruk avait raison, elles pourraient très bien elles aussi prendre du bon temps et user à tort de leurs privilèges comme il le fait. Mais au final, Ap'lek se ravisa, enfilant son masque:
«Mais tu sais quoi, j'aime encore mieux entendre Hux et Pryde s'offusquer de ses grasses matinées!» elle s'en alla, suivie de prêt par Ushar. Derrière, Kuruk continua son petit déjeuner, amusé par la situation, s'imaginant Hux furieux d'avoir comme suprême leader un Wampa en hibernation.

Pourtant Ren était bien loin d'être endormi, au delà de ça, il était même lové dans les bras de la pilleuse d'épaves. Le premier ordre la traquait elle et les siens... mais lui, il préférait traquer la moindre cicatrice sur sa peau nue, le moindre gémissement.
Pour Rey, Ajan Kloss était encore plongée dans l'obscurité, seul quelques reflets rosâtres perçaient au travers de l'épaisse jungle... et les résistants étaient encore tous endormis. Seule et isolée dans son coin de forêt, Rey, allongée, détendue, laissait Ben la chérir, la faire frémir.
Cet étrange rituel, les deux amants y prenaient part régulièrement depuis quelques jours, ni leur attirance mutuelle, ni leur désir n'étaient des freins pour eux désormais et plus rien ne semblait empêcher Ben Solo et Rey de Jakku d'exprimer leur amour.
Enfin, si, il y avait bien une chose qui inquiétait tout particulièrement Rey, à l'affût du moindre craquement de feuilles à l'extérieur: la peur d'être vue dans cet état si primitif, et au delà de ça, la peur que quelqu'un puisse voir Ben comme elle le voyait (bien que cela soit complètement irrationnel).
Ce matin encore, alors qu'elle était jusqu'alors cramponnée aux épaules de Ben, déterminée à suivre les mouvements de son bassin, un grincement, qui ne devait être rien de plus que la taule des vaisseaux qui travaillait, la fit sursauter. La jeune femme se replia sur elle même, poussant Ben sur le côté, laissé confus par la soudaine gêne de sa compagne. Rey, en sueur et rouge pivoine avait déjà eu le temps de remonter ses draps sur elle et de regarder les moindres recoins de la pièce, alarmée.
«Il y a quelqu'un?» Elle demanda, incertaine et encore très décontenancée par le tumulte d'émotions et de sensations.
Quant à Ben, il était bien moins dérangé et sur le qui-vive que Rey, à force, il s'était habitué à ces frayeurs, sachant à l'avance qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Il se contenta donc simplement d'attendre, sans prendre la peine de se couvrir, que Rey ne se détende à nouveau. Relâchant ses poings jusqu'alors serrés sur ses draps, Rey souffla, laissant Ben faire glisser le tissus le long de son corps qu'il connaissait bien maintenant, bien qu'il continuait de la dévorer du regard comme s'il la découvrait à chaque fois. Il la reprit dans ses bras, recommençant en douceur là où ils s'étaient arrêtés, embrassant la mine un peu coupable de la jeune femme qui, comme à chaque fois, s'en voulait d'interrompre si bêtement cette entrevue. Très vite, les angoisses de Rey étaient oubliées et leurs plaisirs respectifs furent comblés.

Star-crossed souls, part 1: SunsetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant