Star-crossed souls, part 1: Sunset

Chapitre 40

Quatre jours furent utiles afin de mettre d'accord le conseil suprême quant à l'utilisation de l'ADN de Demali pour leur clonage, quatre jours de débats... dont le seul agitateur et fervent opposant était le général Hux. Malheureusement pour lui, faute d'arguments valables, il accepta cette proposition. De toute façon, il ne pouvait pas se résoudre à cracher le morceau et dévoiler la grossesse jusqu'alors si bien gardée de son amante, pas de la sorte, au beau milieu d'un conseil tandis que Selemn ignorait tout ce qu'il se passait.
Et en cette matinée brumeuse sur la base, il était chargé d'accompagner la jeune femme jusqu'à l'autre bout de la base dans l'aile médicale.
En l'attendant, Selemn tournait en rond, elle faisait les cents pas, angoissée à l'idée de devoir passer entre les mains des médecins et infirmières qu'elle évitait depuis des mois. Elle était dans une impasse, un officier l'avait prévenue de cette "merveilleuse nouvelle" la veille au soir seulement, l'ayant laissée en larmes terrée dans ses quartiers à imaginer les réactions de ses supérieurs et des médecins face à sa grossesse... une fois là bas... elle ne pouvait rien cacher elle le savait.
Lorsqu'Hux arriva, c'était si à peine ils s'adressèrent un regard, l'air entre eux était d'un froid glacial témoignant d'une relation qui ne faisait que se détériorer au fil du temps. Lointain était le temps de leur sulfureuse aventure... il ne restait comme seule évidence: la vie que Selemn portait.
Le général essaya de faire un effort, soit parce qu'il ne tolérait pas la tension durant ce long et silencieux chemin, soit parce que l'espionne tenait encore, malgré l'éloignement, une grande place dans son esprit, son cœur s'il en avait un.
«-Alors... il bégaya, comment vas-tu? Question stupide, compte tenu de l'ambiance et de la situation, malheureusement, la causette n'était pas le point fort du général Hux.
-Stressée. Selemn se mordait la langue, pour ne pas exploser de peur et de colère, fasse à la maladresse du général.
-Je... comprends. Il continua de bafouiller, sans oser regarder Selemn.
Cette dernière pouffa de rire à ses côtés:
-Si seulement.» Son ton était moqueur, dédaigneux... son rire nerveux. Comment osait il faire semblant de se préoccuper d'elle? Il ne lui adressait la parole que lorsqu'elle était utile pour lui lorsque ça l'arrangeait bien, il ne l'avait même pas regardée alors qu'elle avait frôlé l'exécution, l'avait laissée pleurer à genoux dans ce hall, tout ça alors qu'il sait ce qu'elle endure. Heureusement pour lui, Selemn était trop épuisée, avait trop peur de ce qui allait advenir d'elle et de son bébé pour lui mettre son poing dans la figure et lui hurler toutes les atrocités qui lui passaient par la tête.
Et peut-être bien que son état d'esprit et sa pensée se traduisait suffisamment fort... puisqu'il resta silencieux tout le reste du chemin qu'ils parcoururent ensembles.

Contrairement à l'entièreté de la base, l'infirmerie et le reste de l'aile médicale étaient tapissées de blanc, un blanc immaculé, reflétant les néons des pièces et aveuglant Selemn, qui attendait seule la venue des médecins.
Hux l'avait laissée, le temps d'un instant il n'y avait qu'elle, enfermée dans ce lieu stérile dont une très fine vitre laissait entrevoir le ciel grisâtre et brumeux de la planète. La jeune femme regardait la table d'examen devant elle comme un condamné regardait une potence, elle n'allait pas être en mesure de conserver le moindre de ses secrets, son corps sera scruté sur cette même table, au millimètre prêt... pour elle, c'était effectivement, une condamnation.
Le rythme de son cœur ne faisait que s'accroître, encore en encore, tandis que la jeune femme triturait nerveusement ses mains. Elle était tellement happée par la peur qu'elle ne remarqua pas l'arrivée précipitée d'un médecin et de deux infirmières... toutes des femmes, peut-être une chance pour elle.
Au début, cette entrevue n'étais rien de plus que de la paperasse, de simples questions sur l'âge de Selemn, ses antécédents médicaux, une prise d'empreintes. Elle aurait presque pu oublier tous ce qui la tracassait depuis hier soir jusqu'à ce que finalement... la médecin devant ne pose son holopad et dit:
«Bien, nous allons procéder à une analyse plus poussée de votre corps vérifier que tout va bien, un prélèvement sanguin et salivaire. Si vous voulez bien vous déshabiller.» elle lui indica un paravant derrière lequel s'installer, et Selemn s'exécuta, que pouvait elle bien faire d'autre, à part traîner le pas le plus possible.
Laissée en sous vêtements, son ventre proéminent bien visible, la jeune espionne prit une profonde inspiration, un peu de courage avant de sortir et d'avancer vers le corps médical pour l'instant occupé à remplir des documents.
Lorsqu'elles relevèrent la tête vers Selemn, l'effet et le choc surtout, furent immédiats, à ce stade de la grossesse, quiconque la voyait pouvait deviner facilement qu'elle portait un enfant... alors des infirmières et des médecins ne pouvaient pas passer à côté, cela ne voulait pas dire qu'ils n'étaient pas étonnés, loin de là.
Il y eut d'abord un long silence, de grands regards perdus et incrédules entre les infirmières et leur supérieure qui ne s'attendaient clairement pas à cela et qui n'avaient aucune idée de quoi faire. Face à elles, Demali sentait le malaise monter encore et encore, presque humiliée par l'état d'impuissance dans lequel elle était mise, au bout d'un moment, elle commença à sentir les larmes lui monter tandis que la jeune médecin osa enfin prendre la parole:
«-Vous... Pourquoi n'avez vous rien dit? Demanda-t-elle. Sans une once d'agressivité, d'une voix presque trop douce pour être vraie.
Selemn s'emporta, prise par la panique, le désespoir, elle haussa le ton, toujours immobile au centre de la pièce:
-Parce que vous savez ce qu'il se serait passé sinon. On m'aurait enlevé mon bébé, jugé pour ça! Vous le savez! Répéta-t-elle, les joues rougies tant elle peinait à retenir ses larmes.
-Qu'est-ce qu'on va faire? Demanda l'une des infirmières, penchée vers sa supérieure. Selemn ne lui laissa pas le temps de répondre, elle savait que si elle avait une chance de s'en sortir... c'était maintenant.
-S'il vous plaît! Elle arrêta de retenir ses pleurs. Ne dites rien!
-Je... la médecin essaya de marmonner une excuse.
-Je vous en supplie, Selemn ne faisait que se décomposer à vu d'œil devant elle, éveillant en premier lieu l'empathie des deux infirmières qui n'osaient plus la regarder, touchées par sa peine et sa dévotion. Vous êtes médecin, vous devez sauver les autres... pas les détruire.»
Cette simple phrase du faire un électrochoc à la femme se tenant face à elle. Le doute et la surprise jusqu'alors ancré sur son visage se dissipa, et elle finit par acquiescer doucement, intérieurement soucieuse des risques qu'elle prenait en falsifiant délibérément des informations aussi importantes.
Quant à Selemn, il s'agissait à nouveau pour elle d'une chance inouïe, rien de plus rien de moins. Elle n'avait jamais eu pour habitude de supplier qui que ce soit, mais pour sauver sa peau et celle de son futur enfant... après tout ce qu'elle avait enduré jusqu'à maintenant, qu'avait elle à perdre?