Chapitre 8 : Dylan 🌅

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Nobody sees, Nobody knows
We are a secret, can't be exposed
That's how it is, That's how it goes
Far from the others
Close to each other
Uncover, Zara Larsson

— Réveille-toi Dy' !

En sueur, je me relève d'un coup sur les coudes, haletant comme si je venais de courir un marathon. Le poids que j'ai senti peser brutalement dans mon dos était si réel que j'en ai encore mal... même une fois réveillé. Je sens mon cœur qui bat contre ma cage thoracique, je me demande si ma meilleure amie peut l'entendre, elle qui s'est assise à côté de moi, complètement paniquée. Elle a dû m'entendre crier depuis sa chambre, se réveiller en sursaut pour venir me réveiller, s'assurer que ce n'était qu'un cauchemar...

Elle tremble comme une feuille, ne sait pas quoi faire pour m'apaiser, et des larmes emplissent ses jolis yeux. Elle qui est si forte la journée se sent impuissante la nuit, et est terrifiée de voir que ça ne s'arrange pas, jamais. Et je ne peux rien faire pour la rassurer.

— Il doit sûrement avoir des psych...

— Non, je grogne aussitôt en détournant le regard. Ça ne changera rien, je sais ce qui va, ou ne va pas. Je n'ai pas envie de raconter ma vie à un inconnu une nouvelle fois. C'est terminé, je préfère ne rien faire remonter à la surface moi-même Louise.

Elle hoche la tête, cesse de se battre avec moi. De toute façon, elle sait déjà que je suis fermé et que je ne veux pas y aller. C'est hors de question, c'est tout. Mais quand je lui jette un nouveau coup d'œil, je vois son malaise, cette angoisse qui la ronge au fond d'elle de ne pas pouvoir m'éviter tout ça. Alors je lui fais signe d'approcher, et elle s'agrippe à moi pour me serrer contre elle en étouffant ses pleurs contre mon épaule. Je referme les bras autour d'elle pour la consoler, sens les sanglots silencieux qui la traversent mais qu'elle tente de cacher. Je voudrais tant pouvoir la protéger, elle aussi... Elle ne craque pas souvent, mais parfois, me voir ou me savoir mal a raison d'elle et elle ne peut s'empêcher de fondre en larmes.

— Ça va aller Louise... murmuré-je. On vient d'arriver, je... Tout va bien se passer.

Je la sens raffermir sa prise sur moi, alors je ne la lâche pas. Elle semble vouloir se faire toute petite contre moi, rester lovée dans mes bras... Et je ne sais pas si ce serait pour me rassurer ou se consoler. Alors je ne bouge pas, et la berce doucement dans mes bras jusqu'à ses pleurs se tarissent. Quand elle quitte ma chambre en disant retourner dormir, je sais que ce ne sera pas mon cas de sitôt. Je farfouille donc dans les poches de mon jean de la veille pour y trouver le téléphone laissé là, et fais défiler le fil de nouvelles, plus ou moins joyeuses. Certaines me retournent l'estomac, et je décide d'arrêter là. Le but n'est pas d'avoir envie de venger le monde entier.

Alors j'éteins l'écran dont la lumière m'agresse les yeux, m'allonge sur mon matelas qui me parait dur comme la pierre, et rabats la couverture sur moi. Et je garde les yeux grands ouverts, fixés sur le plafond, jusqu'à ce que le soleil se lève et que l'heure soit suffisamment décente pour que je puisse me lever et faire comme si de rien n'était.

Je m'installe devant la télévision, sélectionne la première série qu'on me propose, et lance le premier épisode. C'est quand Louise me rejoint, vers 13h parce qu'elle a dû se rendormir aux aurores elle aussi, que je décolle les yeux de l'écran pour lui jeter un œil.

Elle se laisse tomber près de moi après avoir été chercher une tasse de café dans la cuisine, et soupire en fermant les yeux, encore somnolente. Elle suit l'action qui se déroule à l'écran même après avoir manqué le début, et ce n'est que lorsque l'épisode suivant est terminé qu'elle ose me poser la question qui lui brûle les lèvres, encore plus que le café.

Foolish Hope [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant