Foolish Hope [Terminé]

Chapitre 40 : Céleste ❤️‍🩹

I told you I was okay, but I was lying
I was dancing with the devil
Out of control
Almost made it to heaven
It was closer than you know
Dancing with the devil ; Demi Lovato

Je rentre un peu chamboulée chez moi, après avoir croisé pour la deuxième fois en quelques jours Ella qui ne voulait plus me voir. Est-ce qu'elle a cédé à sa tante qui voulait qu'elle aille sur les tombes de ses parents ? Est-ce qu'elle est déjà venue mais que je ne l'ai pas croisé, et que c'est simplement une coïncidence ? Je ne sais pas trop quoi penser, alors c'est pour ça que j'envoie des messages à mes amis, pour leur demander s'ils ont envie de se prévoir quelque chose pour la fin du mois, avant que cette bulle dans laquelle nous évoluons depuis le début du mois de juillet n'éclate. Et ne nous renvoie chacun à notre vie et nos études, à différents endroits. Même si je ne connais pas bien Louise, elle est lumineuse et avoir passé du temps avec elle ces derniers jours — en particulier celui où elle nous a bien aidé avec les cisailles, même si elle ne les maniait pas très bien !

Je crois que j'avais oublié à quel point ça pouvait faire du bien, de passer du temps avec des amis. Non, je ne retrouverai peut-être pas d'amitié aussi forte, mais j'ai eu la chance de la vivre quand même.

Alors quand je retrouve ma chambre le soir venu, c'est parce que Dylan ne m'a pas répondu entre-temps. J'aurais bien aimé passer chez lui et lui raconter ce qu'il s'est passé, mais je ne veux pas m'imposer, puisqu'il ne répond pas. Il doit avoir plus important à faire en ce moment, avec le début de l'année scolaire qui ne va pas tarder.

Alors en attrapant un livre sur mon étagère pour la première fois depuis des lustres, je souris en me plongeant dans un univers différent. Je ne suis pas une grande lectrice, j'ai toujours préféré partir nager ou à l'assaut du vent avec Ella, mais ça fait bien longtemps que ce n'est plus le cas, et... Je ne crois pas avoir réussi à aimer autre chose si fort. Mais je me rends compte que ce n'est pas grave, finalement. Je note aussi intérieurement de penser à me réinscrire demain à la fac, et de commencer à faire une liste de toutes les choses que je dois ramener à mon appartement pour ne pas oublier quelque chose. Mais à la différence de l'année dernière, je sais que je veux revenir le week-end. Pas vraiment pour passer du temps chez moi, mais pour me faufiler chez Dylan. Voir Lisa. Peut-être Louise, si elle passe aussi. Je crois que ça me plairait.

Comme il n'y a pas de bruit chez moi, je comprends que je peux peut-être aller chercher le dossier que j'ai trouvé tant que je suis seule ? Je tiens vraiment à pouvoir rendre justice à ceux qui le méritent, et c'est une parfaite occasion. Mon téléphone à la main, je m'y dirige alors rapidement, pour ne pas perdre de temps comme la dernière fois. Je ne réfléchis pas et le pose immédiatement sur le bureau pour l'ouvrir. Je ne sais pas combien de temps j'ai pour tout prendre en photo, alors je ne réfléchis pas. Je pose la moitié du dossier et lance les photocopies sur l'énorme imprimante d'entreprise que mon père a récupérée quand elle n'a plus fonctionné pour numériser ses documents, pendant que je mitraille l'autre tas de photos qui remplissent rapidement ma galerie. Je n'arrive pas à bout des photocopies que mon téléphone sonne, annonçant l'arrivée d'un message de Dylan. Je le survole sans m'arrêter dans ma mission, même si ses quelques phrases mises bout à bout me font comprendre que quelque chose ne va pas. Je me promets de le rejoindre aussi vite que possible, et c'est à ce moment-là que la porte d'entrée claque en me faisant sursauter. Je me précipite immédiatement sur l'imprimante pour annuler ce qu'elle doit encore faire, et récupère les fichiers imprimés pour les ranger dans le dossier puis dans l'armoire avant de la fermer. J'entends des talons claquer, et attrape l'autre bloc de feuilles pour les fourrer sous mon bras, en retenant ma respiration. Heureusement, la première chose qu'elle fait en rentrant à la maison est d'aller retirer ses chaussures dans son dressing avant de se servir un verre d'eau à la cuisine. Je n'ai que très peu de secondes pour traverser le couloir en silence, mais je m'y prépare en soufflant doucement, en regardant droit devant moi. Pour remarquer la petite caméra, qui dépasse à peine des rangés de livres et de documents qui s'étalent dans le meuble qui fait le coin du bureau.