If I could go back to yesterday
Just for one hour, just one more day
Yesterday ; MonaJe m'acharne à travailler, même quand j'ai largement fait mes heures. Et visiblement, ça énerve mes patrons que je fasse plus, parce qu'ils m'ont convoqué après le service du midi, dès que j'avais fini de nettoyer les tables et de tout débarrasser.
Résultat, je suis en congés pour trois jours, parce que d'après eux j'ai déjà fait toutes ces heures en plus et mine de rien. J'ai l'impression d'être une adolescente renvoyée pour trois jours du collège parce qu'elle a fait une connerie. Sauf que là, je travaillais, je ne faisais rien de mal ! Mais ils n'ont rien voulu savoir et m'ont mise à la barrière du camping avec interdiction de revenir avant le 21, début d'après-midi. Et même Lisa s'y est mise en me prévenant que si elle me revoyait dans le coin, elle me flanquerait dehors. Résultat, je ne peux même plus venir donner un coup de main à mon amie, ou venir lui parler. Ces congés forcés ne doivent pas les aider avec tout le boulot qu'ils ont, mais ils s'entêtent à penser que du repos me ferait du bien. S'ils savaient...
Résultat, je me retrouve désœuvrée chez moi, et je ne vais certainement pas le faire savoir à mes parents. Tant pis si pour ça je dois rester enfermée dans ma chambre ou être toujours dehors, j'arriverai toujours à m'occuper non ?
Je l'espère, mais au bout de trois heures passées sans faire de bruit, je me demande si m'isoler était l'idée du siècle.
Finalement, après avoir noué les manches d'un pull autour de ma taille par-dessus d'un jean et d'un t-shirt quelconque, je me glisse à l'extérieur de chez moi en prenant garde de ne croiser personne. Mon père doit être au travail de toute façon, et ma mère doit travailler dans leur bureau... En tout cas, la maison est complètement silencieuse, comme souvent.
Comme je n'ai pas réfléchi à ce que je pouvais faire une fois dehors, je marche quelques minutes au hasard pour quitter notre rue. Rien ni personne ne m'attend quelque part, et je me surprends à m'imaginer rejoindre Dylan et... Je ne sais pas, juste passer un moment avec lui. Je ne suis pas toujours très joyeuse alors il ne doit pas s'en rendre compte... Mais ça fait du bien de pouvoir un peu être soi-même parce que j'ai l'impression qu'il ne me juge pas. Et puis je me dis que s'il veut découvrir des choses ici, vu son emménagement récent, je pourrai être sa guide, comme je connais à peu près tout ce qu'il y a à connaître dans les environs. Mais ça implique d'aller le chercher chez lui, puisque je n'ai pas son numéro de téléphone. Et je ne suis pas certaine d'être assez forte pour ça. Sur toutes les personnes que j'aurais pu rencontrer, qui aurait pu emménager, quelle était la probabilité que ce soit dans cette maison, et Dylan en particulier ?
Le hasard se fiche vraiment de moi... Cette maison, j'y courrais le samedi matin, j'en revenais en traînant les pieds le dimanche soir, j'y ai fait tellement d'allers-retours que le lit pas très grand d'Ella était presque devenu « le notre ». Mais je peux y aller. Je dois être forte, et penser à tout ce que cette maison et ses occupants peut encore m'apporter, pas l'inverse.
Les poings serrés, les lèvres soudées, je prends donc sa direction. Je ferme les yeux en passant à l'endroit où j'étais, quand j'ai vu la voiture dégringoler en emportant une partie de mon cœur. Je ne les rouvre qu'à demi quand je suis bien passée.
Je connais tellement ce chemin que je pourrais le faire les yeux fermés, ou bien à reculons si on me le demande. Mais plus personne n'est là pour me donner des gages idiots et me faire rire même quand le moral n'est pas au beau fixe.
J'arrive devant la porte saine et sauve malgré mon cœur qui bat comme un forcené dans ma poitrine. Je ne vois qu'une explication : lui non plus ne s'est pas remis du cauchemar éveillé. Je tremble en appuyant sur la sonnette d'entrée, et recule de quelques pas, nerveuse. J'enroule une mèche de cheveux autour de mon index, me tourne pour observer les alentours, que j'évitais. Rien n'a vraiment changé, mais pourtant tout est différent. Les rosiers ne sont plus, l'arrosoir de la mère d'Ella ne traine plus contre la porte de garage. La plaque de bienvenue a disparu, et de petites mauvaises herbes sont apparues un peu partout, me rappelant à quel point elles énervaient la mère d'Ella. J'aurais presque envie de les retirer et le jeter plus loin, mais la porte s'ouvre et je relève la tête vers Dylan, qui m'observe, surpris.
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Foolish Hope [Terminé]
RomanceCéleste a tout perdu lorsque sa meilleure amie a disparu. Deux ans après, elle ne s'en est toujours pas relevée, et la perspective de devoir passer les vacances d'été près du lac où tout s'est passé est encore bien trop douloureux. Dylan lui, est ar...