Foolish Hope [Terminé]

Chapitre 29 : Céleste ❤️‍🩹

Or is that just me and my imagination?
We walk, we laugh, we spend our time walking by the ocean side
Our hands are gently intertwined
A feeling I just can't describe
All this time we spent alone, thinking we could not belong to something so damn beautiful
So damn beautiful
Imagination, Shawn Mendes

La semaine démarre sur les chapeaux de roue au camping, mais je ne fais que penser à Dylan. En allant nettoyer les sanitaires pour dépanner, puis en servant à la soirée pizza qui bat son plein. Je n'arrête pas une minute, alors que je ne cesse de penser à mon ami qui n'a pas cherché à me joindre depuis que nous sommes allés à l'hôpital. Mais bon, j'imagine qu'il doit avoir ses propres occupations, et de toute façon je suis trop fatiguée le soir pour chercher à le voir ou quoi. Depuis plusieurs jours, je dors comme une masse, épuisée. Je ne sais pas si c'est à cause de ça, mais depuis que j'ai décidé d'abandonner mes recherches, je dors beaucoup mieux. Je ne rêve pas, je ne me réveille pas, et le lendemain, je suis prête à aller travailler de bonne humeur.

En fait, je crois que c'est la meilleure décision que j'ai pu prendre pour profiter de cet été et arrêter de me prendre la tête.

Je me glisse dans la douche en savourant l'eau tiède qui coule sur ma peau, après les nuits trop chaudes où mes cheveux collent à ma nuque. Je prends deux minutes pour savourer le calme de la maison, avant de couper l'eau et m'habiller rapidement avec un short et un débardeur. Je n'oublie surtout pas mon tube de crème solaire dans mon sac pour ne pas finir rouge écrevisse, et m'apprête à attraper un gâteau en guise de petit-déjeuner quand j'entends du bruit dans la maison. Je pensais pourtant mes parents partis avant mon réveil...

Sur la pointe des pieds, je traverse alors le couloir dans l'autre sens pour me rapprocher des voix agacées qui fusent dans tous les sens.

— Tu te rends compte ? Je ne veux pas de ça sur nos comptes, vire-le immédiatement ailleurs ! On ne peut pas se permettre d'avoir l'air coupable, d'avoir de l'argent sur notre compte qu'on ne peut pas tracer !

— Et alors, ça peut venir directement de notre entreprise ! Les bénéfices sont plus hauts que ceux de l'année passée, on peut prétendre que ça vient de là !

— Et tu crois que personne ne pourrait découvrir la mascarade ? demande ma mère, en faisant claquer ses talons sur le parquet du bureau où ils tournent tous les deux en cage.

— Pas si on fait les démarches pour changer de banque, ça serait le mieux pour tout le monde. Voyons Chloé, je ne vois pas pourquoi tu t'en fais maintenant...

— Parce que tes erreurs pourraient nous coûter cher !

Elle crie ça avant que le silence ne revienne, et je m'arrête de respirer. Plantée au milieu du couloir, je n'ai aucun endroit où me cacher si l'un d'eux décide de partir en claquant la porte. Je recule un peu, doucement, un peu paralysée. Je ne sais pas si je dois m'enfuir au plus vite, ou bien essayer d'écouter encore un peu pour savoir de quoi ils parlent, parce que ça fait bien longtemps que je ne les ai pas entendus se disputer.

— C'était il y a plus de quinze ans, Chloé, tu peux t'en remettre ?

— Me remettre ? Tu as vu tout ce qu'il s'est passé à cause de tes conneries, de ces imbéciles ? Tu t'es tapée une autre femme et elle a eu un gosse, tu voulais quoi de plus ? Déjà un enfant c'était trop dans cette maison, mais alors un deuxième qui a été élevé par des moins que rien ? A qui tu as donné de l'argent pour les empêcher de parler ? Tu as été beaucoup trop loin, tu aurais dû résoudre ce problème immédiatement en lui demandant d'avorter, crache ma mère, et je frissonne en m'appuyant contre le mur.