Chapitre 42 : Céleste ❤️‍🩹

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Do you know that there's still a chance for you?
'Cause there's a spark in you
You just gotta ignite the light
And let it shine
Just own the night
Like the Fourth of July
'Cause baby, you're a firework
Come on, show 'em what you're worth
Firework ; Katy Perry

Nous sommes rentrés main dans la main, après qu'il m'ait livré tout ce qu'il gardait enfoui en lui. Je comprends qu'il ait voulu me cacher cette partie sombre — et conséquente, de son histoire. Si moi j'avais besoin d'en parler, d'expier, de voir ma meilleure amie partout où elle n'était plus, Dylan éprouvait simplement un besoin de néant total. Plus de parents, plus de géniteurs. Uniquement des gens qui l'aiment et qui sont avec lui par choix, et non par dépit. Et puis... La façon dont ma mère m'avait parlé une fois face à lui, me revient. Sa colère. Son envie de montrer qu'il est fort maintenant, sa façon de me défendre. Comme s'il défendait son ancien lui, qu'il voulait me protéger de la violence qu'il a connue.

Je suis restée dormir, après ça. Dans ses draps, dans ses bras même. Il me semble que ça a été la nuit la plus reposante depuis bien longtemps. Pas de cauchemar, pas de réveil nocturne, pas de terreur. Juste un moment parfait entre nous, alors qu'on se comprend si bien maintenant. Nos doigts noués pour ne pas s'éloigner, puis nos jambes entremêlées le matin, quand est venue l'heure de câlins réconfortants qui nous ont paru à tous les deux naturels.

— Céleste, je crois qu'il y a des... gens pour toi ! me hèle Louise, qui a ouvert la porte à des officiers de police, certainement. Je crois qu'aller déposer mes preuves va faire bouger les choses, mais je ne suis sûre de rien. Mon père a des contacts partout, ma mère aussi... et j'ai peur que ça n'aboutisse jamais. Même si j'étais obligée de le faire, pour pouvoir être en paix avec moi-même. Les discussions que j'ai pu avoir avec chacun de mes amis, et de Dylan, m'a permis de voir que tout n'était pas perdu. Aujourd'hui, Ella ne veut pas entendre parler de moi. C'est trop frais sûrement, mais je sais qu'elle est vivante et que c'est elle qui l'a décidé. Peut-être qu'un jour, elle voudra retrouver un peu de nos souvenirs communs. Ou juste prendre de mes nouvelles, par messages. En tout cas, j'ai l'impression de réussir doucement à faire la paix avec moi-même, et je sens tout mon corps s'alléger, chaque jour un peu plus. Ce que je portai depuis deux ans est en train de s'effacer, d'accepter de me faire avancer. Je suis prête aussi.

Je m'avance vers la porte, et mon sang se glace en constatant que ce n'est pas des officiers qui se sont présentés à ma porte, mais ma mère. Elle a perdu de sa prestance, parce que ses habits sont chiffonnés comme si elle ne s'était pas changée ce matin, son chignon n'est pas fait correctement, et elle porte des baskets. Je n'ai jamais vu ma mère avec des baskets.

— Qu'est-ce que tu as fait ? J'aurais dû comprendre tout de suite... crache-t-elle immédiatement en retenant le battant de la porte, que j'allais lui refermer dessus.

J'imagine que je peux prendre deux minutes pour l'écouter. Mais rien de ce qu'elle ne me dira ne pourra me faire changer d'avis sur ce que j'ai appris.

— J'ai assez payé pour tout ça. Et Ella n'a pas à le faire. Les vrais coupables doivent être reconnus coupables, et je pense que tu seras d'accord avec moi, toi qui es si droite habituellement.

— Céleste, je ne t'aurais jamais cru capable de faire ça à ta fam...

— Ma famille ? la coupé-je. Elle a poussé à bout la famille de ma meilleure amie, la seule personne au monde à laquelle je tenais réellement, lui rappelé-je. Vous n'êtes pas ma famille, je ne suis qu'un grain de sable qui freine votre engrenage parfaitement huilé comme Lucas a pu l'être...

Foolish Hope [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant