Foolish Hope [Terminé]

Chapitre 17 : Céleste ❤️‍🩹

Shoot me down, but I get up
I'm bulletproof, nothing to lose
Fire away, fire away
Titanium ; Madilym Bailey

Je trépigne, car ça fait presque une demi-heure que j'attends. Pour je ne sais quelle raison, je ne peux pas voir Dylan tout de suite, parce qu'il est occupé avec les médecins et qu'ils s'occupent des papiers de sortie. Donc je suis bonne à attendre sur place parce que je n'ai pas envie de faire un aller-retour inutile.

Je décide donc de descendre à la cafétéria, pour chercher un bout à manger et faire passer le temps, car je n'ai pas pris de quoi m'occuper. Mais en arrivant, je constate que toutes les tables sont prises et qu'il ne reste quasiment plus de chaises. Sauf qu'il est hors de question de me trouver une salle d'attente étouffante...

Alors après avoir payé un donut que j'espère être mangeable et une bouteille d'eau, je me dirige vers la seule chaise que j'ai remarquée, près d'une fille qui doit avoir douze ans assise dans un coin de la cafét' et qui a la tête baissée vers ses genoux. Qu'est-ce qu'elle fait toute seule ici ?

Je la rejoins et lui demande si je peux m'asseoir près d'elle. Elle relève ses yeux marron vers moi et semble m'analyser du regard avant de retirer son sac de la chaise pour le balancer lourdement par terre. Je comprends rapidement que je ne suis pas spécialement la bienvenue.

Elle se replonge dans son activité, et continue de tresser à toute vitesse des fils de scoubidous ensemble avec une dextérité qui m'étonne, comme hypnotisée.

Alors qu'elle le finit, et que je l'observe toujours à la dérobée en grignotant, je la vois fouiller dans sa poche de sweat et en sortir un briquet. Elle fait jaillir une flamme et rapidement, les bouts de ses fils qu'elle a terminés de nouer ensemble fondent pour le sceller.

Je remarque à ses pieds un bout de papier, plié en deux, qui semble s'être échappé de sa poche, car je ne l'avais pas remarqué avant. Je me penche alors pour le récupérer, et l'ouvre afin de vérifier si c'est une note importante, mais c'est une photo. Une photo de jumeaux, prise à la maternité sûrement, blottis l'un contre l'autre. Je me dépêche de la replier pour lui tendre, je ne veux pas passer pour une curieuse, mais elle me l'arrache presque des mains, en me regardant avec méfiance.

— Elle était par terre... Je ne savais pas si elle t'appartenait ou non...

— Oui elle est à moi, crache-t-elle presque, comme si elle n'était pas disposée à parler, avant de se rouler en boule sur sa chaise.

— Pardon, je ne voulais pas t'embêter.

— C'est mon frère et moi sur la photo, continue-t-elle comme si elle ne m'avait pas entendue.

— Oh, c'est génial... Moi je suis fille unique, mais vous devez être proches !

Je m'efforce de lui répondre sans vraiment savoir quoi dire, et la fille lève les yeux au ciel comme si j'avais dit une connerie. Elle reste sur le qui-vive, ses yeux alertes balayant la pièce de droite à gauche toutes les deux minutes, mais se radoucit un peu face à moi, sans que je sache pourquoi.

— Proches... J'en sais rien. Il est mort quand on était bébé, et j'ai pas d'autre famille que lui alors...

Je reste silencieuse face à sa réponse, un peu trop brutale à mon goût. Ma gorge s'est asséchée, je ne sais pas quoi lui répondre, à part que je suis désolée d'avoir mis les pieds dans le plat. Alors que j'ouvre la bouche, elle me coupe en secouant ses cheveux marron derrière ses épaules. Ses yeux fuient les miens.

— Pas besoin d'excuses. Ça fait longtemps, j'ai aucun souvenir de rien, mais... Le vide est bien là, lui. Enfin, j'imagine que c'est à cet endroit qu'il devrait être... Ayan.