Chapitre 12 : Dylan 🌅

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You and I, survivors of the same kind
But we're the only one dancing on the sun
Ignite ; K-391

Les rapports qu'a Célia avec ses parents ont réussi à me donner mal au ventre. Pas seulement parce que ça me peine de voir qu'ils ne s'entendent pas et la détruise, elle, petit à petit, mais plutôt à cause des souvenirs qui ont afflué toute la nuit qui a suivi et qui continuent de le faire.

Ce qui est certain, c'est que la prochaine fois, je ferais en sorte qu'ils ne soient pas là pour aller la voir, comme ce que je fais depuis deux jours. Après une balade en ville et un tour sur la plage, avant qu'elle ne prétexte devoir retourner travailler pour échapper aux touristes qui s'étaient visiblement tous donnés rendez-vous au même endroit, je ne l'ai plus vu. Ça ne fait que peu de temps que l'on se connait, mais j'ai déjà l'impression de la connaitre plus que ça, sans tout savoir non plus...

Et puis Célia a bien dû retourner travailler, car sa période de congés était terminée. Et je n'ai pas pu m'empêcher de frissonner, en repensant à la découverte des cartons oubliés.

Les restes d'une putain de chambre d'ado. Sans déconner, tout y était, bien emballé comme si on avait voulu tout oublier, et puis amoncelé en tas aux greniers.

On a déballé presque tout, en faisant attention de ne pas déranger pour tout savoir remettre, et j'ai l'impression de violer l'intimité de la fille a qui appartient toutes ses choses, même si techniquement, ce n'était pas voulu et elle n'est plus là pour les réclamer.

En tout cas, à peine descendu du grenier, on a passé une bonne partie de la soirée à contempler les clichés, avec Louise. Ils trônent encore sur la table de nuit de ma chambre, parce que je les ai regardés, encore et encore avant de sombrer ces derniers soirs.

Sur les photos, on voit deux filles, toujours accrochées l'un à l'autre, toujours souriantes face à l'objectif, toujours si vivantes l'une près de l'autre. Et les boucles rousses, les yeux bleus et les tâches de rousseur de l'une d'elle ont balayé tous mes doutes.

Célia. Ou Céleste, du coup, comme j'ai pu le découvrir. Grâce à ça, j'ai commencé à assembler un début de contour au puzzle qu'elle représente. Je ne savais pas qui était la deuxième, la brune aux cheveux raides qui avait l'air de passer sa vie avec Célia, mais si ses affaires sont au grenier et que sa meilleure amie refuse l'idée d'entrer à nouveau ici, je crois que je commence à saisir...

Mais je ne sais pas comment lui dire autrement que je suis là pour elle et que je sais des choses qu'elle ne m'a pas dites, sans lui faire part de mes trouvailles.

— Dy' ?

— Oui ?

— Pour dormir, il faut fermer les yeux...

Je souris, et me retourne vers ma meilleure amie qui m'observe dans l'encadrement de la porte de ma chambre, ouverte sur le couloir. Il fait trop chaud cet après-midi, mais je me sentais un peu faible alors j'ai décidé de m'allonger.

Les fenêtres sont grandes ouvertes pour tenter de laisser passer un petit courant d'air qui n'existe pas, et j'ai l'impression que la chaleur me fait perdre toute mon eau.

Ma meilleure amie vient s'asseoir à côté de moi, et ne dit rien. Nous n'en avons pas besoin, elle sait que je me fais du souci pour Célia. Elle qui voulait que je m'éloigne de mes cauchemars... Ce n'est pas vraiment réussi puisque j'arrive à attirer ceux des autres.

— Tout va bien ?

— Je crois que ça... va. A peu près, mais... je pensais à Célia.

— Je sais... Mais ne lâche pas prise. Un jour tout ira bien tu sais ?

Foolish Hope [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant