05. Prisonniers

30 3 4
                                    

En ouvrant les yeux, une douleur accablante résonne dans mon crâne, me forçant à expulser toute la frustration de mes poumons

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

En ouvrant les yeux, une douleur accablante résonne dans mon crâne, me forçant à expulser toute la frustration de mes poumons. Par instinct, j'apaise le tourment en portant ma main à ma tête, mais je suis retenu. Je constate rapidement que mes deux mains sont entravées derrière mon dos par des chaînes et, quelle que soit la force que j'emploie, je ne peux m'en libérer.

Je scrute hâtivement mon environnement, et ce n'est qu'une fois que ma pleine conscience revient à moi que je réalise où je suis. Je suis enfermé dans une pièce obscure, si isolée qu'aucune âme ne pourrait m'entendre, semblable à un cachot improvisé et empli d'une odeur insupportable qui me brûle les narines.

Une pièce plongée dans l'obscurité ? Quels novices.

Sans tarder, je me sers promptement de mes ombres pour me libérer de ma captivité, dissipant ainsi mes liens avec célérité. À présent debout, je suis résolu à infliger un juste châtiment à l'individu responsable de cet enlèvement. Il n'en sortira pas impuni.

Apaisant la douleur dans mes poignets infligée par les liens serrés, je me prépare à m'enfuir quand un son retentit derrière moi. Un léger bruit, à peine perceptible, comme s'il n'était pas destiné à mes oreilles, et pourtant je le discerne avec acuité. Levant la main, prêt à déployer mes ombres à la poursuite de celui qui m'a enfermé, je m'immobilise en distinguant deux individus recroquevillés contre le mur, manifestement terrifiés.

Mes entrailles se serrent, témoignage de l'intensité de leur terreur. Dissipant les ténèbres qui m'obstruent la vue, j'aperçois la petite fille et son père. La jeune fille semble distante, tandis que le père me lance un regard empreint de peur mêlée d'animosité.

Je lève les yeux au ciel. Quand serai-je enfin délivré de tout cela ?

— Pourquoi êtes-vous tous deux ici ? demandé-je en m'approchant.

Il essaie de reculer, bien qu'il soit déjà fermement appuyé contre le mur.

— Où est-elle ?

— Ne vous approchez pas, prévient-il. Restez où vous êtes. Ne vous approchez pas.

Expirant, je modère mon ton, réalisant que le presser davantage ne me mènera nulle part :

— Je ne me répéterai pas, affirmé-je doucement. Où est-elle ?

Il secoue la tête.

— Je ne vous dirai jamais rien.

Je comprends maintenant d'où provient l'inflexible esprit de la femme. L'homme manifeste en effet une détermination ardente à tout dissimuler pour la protéger, même lorsqu'il semble complètement figé sur place et préoccupé pour sa famille. Si l'hostilité et la crainte sont indubitablement dirigées vers moi, son inquiétude ne l'est pas. Je sens dans mes entrailles qu'elle est orientée vers quelque chose d'autre – quelqu'un d'autre ? – mais que je ne peux discerner davantage.

Le Roi des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant