36. Glacé

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Lorsque je reprends mes esprits, un fracas assourdissant éclate dans ma tête, tel un choc d'armure, s'approchant de moi à chaque seconde qui s'écoule

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Lorsque je reprends mes esprits, un fracas assourdissant éclate dans ma tête, tel un choc d'armure, s'approchant de moi à chaque seconde qui s'écoule. Les entendre si proches me contraint à ouvrir immédiatement mes yeux, me retrouvant dans une pièce sombre, dénuée de toute lumière.

Lentement, je m'érige, cherchant à déterminer ma position. Je ne suis pas assuré d'avoir déjà foulé cet endroit par le passé ; l'aura qui m'envahit ne m'est guère familière, et encore moins digne de confiance. Sans délai, j'ôte l'ombre de mes yeux, mais cela ne change absolument rien. Je demeure dans le noir.

Partout autour de moi, une obscurité profonde et oppressante m'enserre, me privant de tout repère. La seule chose dont j'ai conscience, c'est la froideur dense qui m'enveloppe. Un froid glacial, plus violent encore que celui qui annonce l'avènement d'une Yakumashii. Si profond, si puissant, si intense que je peine à m'orienter.

J'avance d'un pas décidé, mais suis aussitôt stoppé par l'obstacle impassible d'un mur. Reculant précipitamment, le même destin me saisit. En tendant la main, je constate mon enfermement, captif dans une boîte de verre dénuée d'issue, peu importe l'acharnement de mes coups. Mes ombres, jadis complices, restent muettes à mes sollicitations.

Le doute s'insinue lentement quant à leur présence encore perceptible. Elles m'ont déserté et leur absence me plonge dans la panique, acculant davantage contre cette paroi qui m'entrave la respiration. L'incertitude me consume ; j'ignore les raisons de cette immobilité, cette paralysie qui me retient prisonnier. Je peine à frapper contre la paroi en verre, ignorant si mes efforts portent fruit.

Bientôt retentit un bruit sourd contre le verre. Je scrute l'environnement, m'efforçant de discerner son origine. Lorsque je prends conscience de sa provenance extérieure, je m'évertue à crier, à signaler ma présence. Cependant, la seule réponse qui m'est renvoyée sont ces sons répétés, accompagnés de vagues de froid qui entravent graduellement ma respiration.

La glace s'accentue, une frissonnante hémiplégie s'étendant jusqu'aux extrémités de mes orteils. Il me faut agir pour contrecarrer sa hâte à m'engloutir, mais la froideur me saisit si promptement que tout mouvement m'est impossible. Elle recouvre rapidement l'endroit où je me trouve, dévorant chaque once jusqu'à la dernière. Je frissonne jusqu'à ce que mes sens ne perçoivent plus rien – ni voir ni entendre. L'espace d'un instant, il semble que je me sois évanoui.

Dans la seconde qui suit, toutefois, s'élève un tumulte rugissant, signe que le verre vient de se briser. Soufflant profondément, je parviens à reprendre l'oxygène qui m'avait été dérobé. La sensation du verre me pénétrant la peau persiste, accompagnée de la froideur qui m'enveloppe toujours.

Cependant, je m'attache uniquement à ma respiration. Un écho résonne au loin et je crois déceler une main posée sur mon épaule. Néanmoins, mon esprit reste obscurci, ne me permettant de discerner que des bruits indistincts et des images floues. Il me faut une minute entière pour recouvrer une clarté.

Le Roi des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant