13. Préparation

16 3 1
                                    

D'une main ferme et déterminée, elle me conduit vers la première pièce qu'elle rencontre, révélant la cuisine où s'activent plusieurs domestiques

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

D'une main ferme et déterminée, elle me conduit vers la première pièce qu'elle rencontre, révélant la cuisine où s'activent plusieurs domestiques. À la vue de tant de personnes, elle pousse un grognement désapprobateur et se dirige vers une autre pièce, la salle à manger, vide de toute présence. D'une manière abrupte, elle lâche mon poignet, croise les bras et plonge sur moi un regard sombre et pénétrant, ravivant mon désir de lui faire regretter de me fixer de cette manière.

Je médite sur l'idée de déployer mes ombres, de la saisir et peut-être de l'étouffer – lui rappelant notre première rencontre en exhibant mes capacités. Il est crucial de lui faire comprendre que je ne suis pas un homme à prendre à la légère.

— Pourquoi m'as-tu mené ici ? demandé-je en époussetant mon habit, feignant l'indifférence.

Son regard se pose sur moi, chargé de rage plus intense que jamais, au point que je pourrais presque me sentir flatté.

— Trouvez-vous cela amusant ? Croyez-vous que c'est une plaisanterie ? s'écrie-t-elle devant moi. Pensez-vous que je sois amusée par vos actes ?

Je fronce le sourcil. Je n'ai aucune idée de ce dont elle parle, mais je suis grandement intrigué quant à ce qui adviendra par la suite. Optant pour participer au jeu, je réplique ainsi :

— Eh bien... je dois avouer que cela est divertissant, oui, déclaré-je en souriant avec arrogance. Un grand amusement, oserais-je même le dire.

Toujours les bras croisés, elle avance dans ma direction, me lançant un regard furieux comme si elle pouvait me tuer sur-le-champ – ce qu'elle pourrait faire avec un peu de pratique. Mais je ne désire pas l'encourager en cela.

— Vous pouvez me dénigrer à votre guise, me considérer incapable et totalement indigne de mes pouvoirs, je m'en moque, commence-t-elle jusqu'à ce qu'elle arrive à ma hauteur, ses pieds touchant les miens. Mais je vous défends de lui nuire, entendez-vous ? Je vous interdis de vous en prendre à elle. Vous ne me pensez peut-être pas capable, mais croyez-moi lorsque je vous dis que je vous éliminerai sur-le-champ si jamais vous lui causez du tort.

Audacieuse. Je dois admettre que c'est un adjectif louable pour la décrire. Elle fait preuve d'un grand courage en me confrontant de la sorte, c'est certain. Courageuse, ajouterais-je. Car je perçois en elle une pointe de peur, aussi minime soit-elle. Elle appréhende les conséquences de ses actes, et à juste titre : elle est consciente de mes aptitudes. Elle n'a pas encore été témoin de l'ampleur de ma colère, et elle le sait. Peut-être en a-t-elle pris conscience la nuit même où j'ai failli éliminer sa sœur.

Pourtant, elle me défie comme si elle s'en moquait.

— Menacer de nouveau ton Roi, soupiré-je. Cela ne devrait pas devenir une habitude, tudyia.

Un rire menaçant lui échappe.

— Je ne crains pas votre présence.

Je fouille profondément en moi pour sonder ses paroles. Je m'efforce d'explorer chacun de mes organes afin de vérifier la véracité de ses dires. Quand je discerne qu'elle n'éprouve nulle peur à mon égard, je ressens une emprise subtile, un léger déséquilibre. Je ne laisse rien transparaître, mais en moi naissent des sensations particulières, semblables à un soulagement inattendu. Honnêtement, j'en ressens de l'apaisement. Mais de quoi, précisément ? J'ignore ce qui se joue en mon être.

Le Roi des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant