31. Blessé

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J'étends longuement mes bras en entrant dans la cour d'entraînement vacante, après quoi le vent assaille mon visage d'une vigueur sans faille

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J'étends longuement mes bras en entrant dans la cour d'entraînement vacante, après quoi le vent assaille mon visage d'une vigueur sans faille. Curieusement, il semble que mon corps ait attendu avec impatience mon retour ici, comme s'il aspirait à utiliser mes capacités inhérentes.

Grâce à une discipline rigoureuse, il est devenu habituel pour moi de permettre à ma lumière de circuler dans mes veines, enflammant le cœur même de mes organes. Hélas, ces derniers jours, alors que mes pouvoirs étaient confinés dans les limites de la bibliothèque pour une durée prolongée, j'ai été contrainte d'abandonner ces pratiques.

À présent, avec Zillar prenant le contrôle de la situation, je me retrouve libérée de toute obligation, libre de poursuivre mes désirs. Instinctivement, au réveil ce matin, ma boussole interne m'a dirigée ici. Même si j'aurais pu me livrer à un sommeil prolongé pour récupérer mes heures de repos perdues, mon corps m'a conduite vers cette cour, où des cibles se tiennent encore devant moi, attendant mes attaques.

Affrontant la cible, je me place juste devant, fixant mes yeux sur mon objectif avant de resserrer ma ceinture, le cœur palpitant d'impatience dans ma poitrine. Une fois de plus, je suis arrivée avant l'aube, avant que la moindre âme ne soit sortie de son sommeil.

Bien qu'impatiente, je suis obligée de tenter ma chance alors que le soleil n'a pas encore enjolivé le ciel. Je dois tester mes limites, pour vérifier mon mérite sans la lueur réconfortante de l'astre. Je n'ai pas le courage de m'aventurer à m'entraîner au plus profond de la nuit, donc je me contente de ce moment précis, de cet espace liminal entre le jour et la nuit. Un moment si délicat, mais qui, j'en suis convaincue, va tout changer.

J'inspire profondément, debout et résolue. À l'instar de Zillar, je me présente comme possesseuse de résolution et de confiance, comme si l'échec ne me hantait pas. Peut-être qu'en soutenant une telle prétention, je serai, avec le temps, amenée à une véritable croyance.

À un rythme délibéré, j'enlève mes gants et les attache à ma ceinture, une sensation de picotement ornant le bout de mes doigts. Mes épaules et mes jambes dûment alignées, la préparation m'enveloppe enfin. Après plusieurs nuits sans sommeil à parcourir les livres offerts par Hakim – dont, évidemment, de nombreuses pages restent encore à être parcourues – j'ai glané des idées auprès des Sezis, d'autres détenteurs de pouvoirs, sur la voie que je dois entreprendre.

Ainsi, je ferme les yeux, indifférente aux jugements de ceux – Zillar – qui pourraient trouver cela stupide et inutile ; le livre déclare qu'il s'agit d'une méthode semblable à toute autre. Je commence à envisager dans mon esprit les cibles en me concentrant sur leur disposition spatiale, leur distance et leurs dimensions. Chaque détail se manifeste sous mes yeux, comme révélé dans son intégralité.

Supprimant le monde ambiant, j'étends mes mains. Et sans plus attendre, j'entame mes manœuvres, puisant dans mon énergie pour façonner les flammes. Seul un fragment de ma puissance est ainsi employé – une simple fraction de mes capacités et une proportion de mon potentiel latent.

Le Roi des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant