03. Affrontement

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Mon attention reste rivée sur la femme, son regard défiant croise le mien tandis que je m'approche dangereusement

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Mon attention reste rivée sur la femme, son regard défiant croise le mien tandis que je m'approche dangereusement. À chacun de mes pas, sa colère s'accroît, alimentant mon emprise sur elle. Je saisis mes ombres de l'autre main et érige une barrière pour nous isoler. Désormais, nul ne peut nous percevoir ; nul ne peut nous déranger. C'est elle contre moi – cette femme qui ne fait rien, qui n'oppose toujours aucune riposte.

À mesure que les secondes s'écoulent, son manque de réaction me trouble davantage. Je ne puis comprendre ce qui se trame dans son esprit – s'il s'y trame quoi que ce soit. Toutes mes pensées sont confuses ; je doute de saisir sa stratégie.

— Que t'arrive-t-il ? la provoqué-je, la tension grimpant entre nous. Tu ne vas pas me rendre cette tâche aussi facile, n'est-ce pas ?

Elle ne daigne pas répondre à mes demandes. Au contraire, elle s'efforce de se défaire de mes ombres, la main toujours dirigée vers moi et prête à lancer une autre bombe de lumière. Cependant, rien ne se manifeste. Je m'interroge si la profondeur de la nuit l'empêche véritablement d'agir et la rend si impuissante. Et je me demande si mes ombres qui l'entourent y contribuent également. Ont-elles pu l'affaiblir à tel point qu'elle ne puisse plus user de ses capacités ?

Elle a tenté de me surprendre en m'éblouissant plus tôt, mais je doute qu'elle ait pu déployer toute l'étendue de sa force. Elle semble complètement impuissante sous le voile nocturne.

Je tire une satisfaction malsaine de ce constat.

— On raconte que tu possèdes le pouvoir de guérir les blessures, raillé-je. Dommage que tu ne puisses réparer ton propre corps lorsque je l'aurai démantelé, pièce par pièce.

Il y a une teinte d'amusement dans ma voix. Et bien que je me plaise à la narguer, son absence de réaction l'atténue. Tout cela ressemble à un combat inégal dans lequel je me retrouve face à quelqu'un à peine capable de se défendre. Cela me rend pitoyable.

Néanmoins, je m'efforce de me rappeler que si je fais tout cela, c'est pour le bien d'Al-Hashar. Je m'emploie à éviter une calamité dont nous pourrions ne jamais nous remettre si elle venait à se produire. Il n'y a pas de place pour la morale dans cette discussion.

— J'aurais aimé pouvoir prétendre que c'était un plaisir de te rencontrer, mais je détesterais que mes mots d'adieu ne soient mensongers. Que dis-tu de « Je suis plus qu'heureux de me débarrasser de toi » ?

Mon poing se serre maintenant avec une telle force qu'elle commence à avoir un souffle saccadé, luttant pour reprendre sa respiration au milieu de la prise de mes ombres. Contrairement à la jeune fille, elle n'offre aucune résistance, comme si elle était résignée à son sort. Cette absence de lutte nourrit en moi un sombre plaisir.

M'avançant vers elle, je m'arrête devant sa silhouette abattue. Accablée par sa faiblesse, elle s'effondre au sol. Je me penche vers elle et relève doucement son menton pour contempler son visage. C'est un acte téméraire, mais je suis attiré par l'abîme de ses yeux sombres, un gouffre engloutissant presque l'obscurité de mes ombres. Ils captivent étrangement mon attention ; je m'attarde un peu trop longtemps, fasciné par la profondeur de son regard.

Le Roi des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant