37. Traître

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Je ne saurais pour quelle raison je me soumets à ses volontés, comme si elle jouissait d'une quelconque autorité sur ma personne

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Je ne saurais pour quelle raison je me soumets à ses volontés, comme si elle jouissait d'une quelconque autorité sur ma personne. Toutefois, je présume que, désormais devenue mon épouse, elle a acquis ce droit. Il me coûte de m'accommoder de cette pensée nouvelle. Ce qui, jadis, me semblait si futile, si éloigné, si hors de ma portée, s'est à présent réalisé et a tant bouleversé mon existence que je ne puis plus énoncer mes volontés sans provoquer ses objections – bien que je n'aie jamais espéré moins de sa part.

Désormais, nos statuts sont égaux, et cela m'irrite de constater avec quelle aisance elle adopte ce nouveau rôle, comme si c'était là son plan depuis le début. Il est agaçant de fréquenter une femme telle qu'elle – insatiable dans sa quête et plongeant sans cesse plus profondément dans sa curiosité. Je trouve cela irritant que je me laisse si aisément faire, d'autant plus depuis qu'elle a remporté ce rôle.

Ainsi, lorsque vient le moment où elle me demande de tout lui révéler, je m'exécute. Il ne lui faut guère plus d'une minute pour parvenir à une conclusion :

— Faris.

Rami, Akio et moi la fixons avec incrédulité.

— Faris ? répété-je. Que voulez-vous dire par Faris ?

— Faris, affirme-t-elle d'une voix plus assurée. C'est lui qui a orchestré tout cela.

Il me faut quelques secondes pour appréhender le sens caché derrière l'expression « orchestré tout cela », car il m'est difficile de saisir les implications de son hypothèse. J'ai peine à concevoir cela venant de tous les individus évoluant en ces lieux ; elle a choisi de porter ses soupçons sur Faris et de lui attribuer toute la responsabilité.

Je m'efforce de réfréner mon rire. Cependant, face à une telle conjecture, mes options sont limitées, et je me trouve contraint de la railler ouvertement. Il ne s'agit même pas d'un rire teinté d'amusement, mais plutôt empreint de désespoir, car il est inconcevable qu'elle puisse sérieusement émettre une telle affirmation en un moment aussi crucial.

Je ne parviens pas à comprendre comment elle peut avancer de telles allégations lorsque rien ne semble avoir de sens.

— Trouvez-vous quelque chose amusant ? me demande-t-elle, croisant les bras contre sa poitrine.

J'aurais préféré qu'elle troque sa tenue actuelle afin que les images de sa quasi agonie ne me reviennent pas à l'esprit, mais une fois de plus, je doute qu'elle accorde la moindre attention à l'une de mes requêtes.

— Pourquoi pensez-vous que c'est lui ? l'interrogé-je, tentant de conserver mon calme et de ne pas la juger – du moins, j'essaie.

— Parce qu'il m'a proféré des menaces.

Je lève les yeux au ciel.

— Il menace tout le monde. Il n'y a rien d'incriminant en cela.

Je me remémore toutes les occasions où il menaçait de me détrôner – voilà jusqu'où il oserait avec moi, car défier un roi n'est pas sans conséquences – ou quand il menaçait Akio ou même Rami. Cela semble couler dans ses veines. Il désire ardemment que les choses se déroulent selon son bon vouloir. Sinon, il se voit contraint de recourir à des stratagèmes plus raffinés.

Le Roi des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant