Chapitre 19

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Un cri soudain déchire le silence du couloir de l'hôpital. Un cri ou plutôt un hurlement de peur. C'est sûrement Mercedes qui vient de se réveiller.

Toutes les personnes présentes dans la cafétéria regardent machinalement vers le couloir, l'air interrogateur. Quant à moi, je termine ma nouvelle tasse de café en deux minutes. Je ne sais plus combien de tasses de café j'ai bu depuis que nous à l'hôpital, j'ai arrêté de compter au bout de la cinquième tasse.

Mais j'en aurai grandement besoin...la nuit sera longue.

D'habitude insensible à ce genre de choses, ce hurlement est parvenu à me glacer le sang. Peut-être parce que c'est mon petit-cousin ? Ou tout simplement parce qu'entendre un être humain crier de la sorte est surprenant.

Je jette un coup d'œil à mon téléphone qui s'est mis à vibrer puis pousse un long soupir en voyant le prénom de Lautauriano s'afficher.

Putain. Ce n'est pas le moment, toi.

-Mais qu'est-ce que tu foutais ? s'énerve-t-il. Bordel, je croyais que tu avais été tué ou t'avais eu un accident.

-Tu l'aurais su si j'étais mort. Ne t'inquiète pas, je suis arrivé à Tijuana.

-C'est quoi ce cri que j'entends ? T'es en train de baiser une femme pendant que tu me réponds ?

Je passe ma main dans mes cheveux avec les lèvres pliées.

-Non. Ce n'est pas ça.

-Tout va bien, Juan ?

Le petit sourire dans sa voix a disparu. Il a dû se rendre compte que quelque chose clochait vu que d'habitude, j'aurais répondu en rigolant.

-Oui, ça va.

Un sac se pose devant moi pendant qu'une chaise se tire. Hemera s'installe en face de moi avec deux tasses de café et un sandwich.

-Tu veux que je vienne pour t'aider ? Je me fais chier ici.

Surtout pas.

-Je n'en ai pas besoin, Lautauriano. Arrête de te faire du souci, je t'ai dit que ça va. Je suis dans un endroit où je ne peux pas vraiment durer au téléphone, je te rappelle plus tard.

Je raccroche avant qu'il insiste plus. Hemera glisse doucement le sandwich vers moi ainsi que la tasse de café.

-C'était Lautauriano ?

-Oui. Il était à ça de prendre le premier avion pour venir.

Il y a un moment de répit car les hurlements de Mercedes cessent pendant quelques secondes. Au moment où je m'apprête à expliquer la situation, il se remet à crier et cette fois avec plus de force.

-Monsieur Castellani ? m'interpelle une infirmière, essoufflée. Vous pouvez venir, s'il vous plaît ? On a besoin de votre aide.

À grandes enjambées, je me dirige rapidement vers sa chambre. Dès que j'ouvre la porte, la première chose que j'aperçois est le médecin qui galère pour le maintenir. Mercedes, en crise de larmes, se débat dans tous les sens pour sortir du lit.

Je m'approche de l'espace que les médecins m'ont laissé pour essayer de parler à Mercedes. Chose inutile puisqu'il ne me voit même pas. Alors, je m'assois sur le lit et le maintiens contre moi de toutes mes forces.

-Il s'est montré violent ? demandé-je.

-Plus envers lui-même, m'explique un médecin. Il se faisait du mal alors on essayait de l'attraper et c'est là qu'il a commencé sa crise. Il se griffait, se mordait et se donnait des coups. J'aurais préféré que ça soit envers moi qu'il se montre agressif, pas sur lui-même.

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant