Chapitre 29

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-Tu as complètement craqué ! Tu vas te faire tuer et de la pire manière alors que tu peux avoir une vie de rêve sans bouger le petit doigt.

-Je ne veux pas de cette vie de rêve, Mercedes ! Je ne veux pas vivre indéfiniment cachée. Jusqu'à quand ça va durer ? Je veux vivre dans ton monde également !

-Il n'est pas fait pour toi, Aurel. Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans « NON » ?

Benicio se lève pour calmer tout le monde.

-Sans vouloir vous dire ce que vous devez faire, mademoiselle Castellani a fait ses preuves tout à l'heure. Rares sont les personnes qui arrivent à tirer de cette distance et qui réussissent à avoir leur cible, elle a été formidable sur ce coup.

-Tu es beaucoup plus réticent parce que c'est ta sœur, intervient Itzel. Mais n'oublie pas que vous n'êtes plus tout petits, tu ne peux pas l'obliger à vivre cacher.

-Et moi, je comprends Aurel, termine Mariia. Son frère est en train de devenir l'une des personnes les plus respectées de la eMe, j'aurais réagi comme elle.

-Le problème est beaucoup plus profond que ça !

Je passe ma main sur mon visage pour me calmer. J'ai le souffle court depuis tout à l'heure, j'ai pris tous mes anxiolytiques mais mon cœur continue de battre la chamade dans ma cage thoracique.

-Je me suis infligé cette macabre scène de viol qui s'est déroulée devant moi juste parce que j'avais juré que je n'avais pas de frères et sœurs, vous pensez sérieusement que je vais me présenter devant Adrian avec Aurel ?

-Au cas où tu l'aurais oublié : tu es le bras droit de la eMe, chef des territoires du Texas, de Chihuahua, Zacatecas et Sonora. Arrête de te sous-estimer, tu n'es plus un simple soldat ou un capodecina. Tu es en haut dans l'organigramme hiérarchique. Même s'il veut se débarrasser de toi, les choses seront un peu plus compliqués.

Je me penche en avant et me masse les tempes pour calmer ma crise de nerfs qui menace d'exploser à tout moment. D'un côté, je veux faire confiance à Aureliya mais d'un autre, je ne dois pas oublier qu'Adrian est lunatique. Il change d'humeur comme il change de chemise.

-Si tu veux façonner la eMe à ta façon, ce n'est pas en hésitant que tu y arriveras mais en allant au culot. Tu es la deuxième personne la plus importante de l'organisation, qui va dire quelque chose si tu ramènes une femme, un trans, un gay ou je ne sais autre au sein de l'organisation ?

-On peut faire un essai, finis-je par dire. C'est quoi la situation à l'heure qu'il est ?

-Une fusillade a commencé au Sud, m'explique Benicio. J'ai envoyé quelques-uns des soldats en renfort mais la situation n'est pas évidente, surtout avec tous les nombreux ennemis de la eMe.

-Et la police ?

-Ils ont reçu une jolie enveloppe, je ne pense pas qu'ils s'en mêleront. Surtout si on se charge de faire leur boulot à leur place en se débarrassant des Blacks Mambas.

-Le Parrain se trouve où ?

-En lieu sûr. Il est injoignable.

« En lieu sûr » ? Cette phrase me fait froncer les sourcils. Comment ça, il est en lieu sûr ? Ses hommes sont en train de se battre, qu'es-ce qu' il fout à se cacher ? Après, j'ai toujours su que c'était un lâche. OK, il est le Parrain mais le minimum est quand-même d'aller soutenir ceux qui le protègent ou même organiser l'offensive.

Fais chier.

-Là, nous pouvons dire que c'est toi le chef. Tu prends le relais temporairement donc...quelles sont tes instructions ?

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant