Chapitre 33

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Mercedes...c'est maman. Trésor, viens à moi. Nous pouvons avoir une nouvelle famille, viens dans mes bras. Tu as tellement grandi.

J'ouvre les yeux en sursaut après ce rêve étrange. Mes hallucinations reprennent et cette fois de plus belle. Essayant d'oublier ce qui s'est passé, je regarde partout pour voir où je me trouve.

C'est l'obscurité totale. Impossible de distinguer une quelconque source de lumière, la situation convient plutôt à ma vision mais je veux savoir au moins où je me trouve. Mes mains sont retenues par des liens fixées depuis le plafond et seul mon genou est source de support pour mon corps. Après essayé de remuer mes mains dans tous les sens pour essayer de me libérer, je finis par abandonner.

Mais où suis-je putain.

-Je vois que tu t'es réveillé.

La voix qui vient de parler me glace le sang. Elle me dit quelque chose, j'ai une mémoire d'amnésique mais impossible d'oublier celle-là.

Je ferme les yeux en râlant lorsque la pièce s'éclaire. La situation semble l'amuser puisqu'il commence à rire.

-Oh...c'est vrai. J'avais oublié à quel point tout le monde avait une vision pourrie dans cette famille.

-Qui es-tu ?

Des pas se rapprochent de moi puis quelque chose soulève mon menton pour m'obliger à le regarder. Je finis par ouvrir les yeux, clignant à plusieurs reprises pour éclaircir ma vision. La personne qui se tient devant moi doit être dans la soixantaine.

-Tu ne te rappelles même pas de moi ? Eh bien. Si je te dis 28 décembre 1998, à quoi ça te fait penser ?

C'est l'anniversaire de-

-Toi et ta sœur jumelle, vous ne rentrez de je-ne-sais où avec vos parents adoptifs quand soudainement, des hommes débarquent dans la maison et après de longues discussions, ouvrent le feu sur eux.

-Arrête, murmuré-je.

-Et tout ça, sous ton regard effrayé alors que tu n'avais que six ans. Alors ? Tu sais maintenant qui je suis ou c'est toujours flou dans ta tête ?

-Non...non...répété-je en tremblant.

Ce fam...fameux Torero, c'est...c'est lui. C'est à cause de lui que tout ça a commencé, sans lui...toute...toute cette histoire n'aurait jamais été écrite car rien de tout de ça ne serait arrivé.

Tétanisé, je tente son regard mais il utilise à nouveau sa canne pour orienter mon regard vers le sien.

-Malheureusement pour moi et heureusement, tu es incapable de ressentir la douleur physique. Mais !

Il recule avec un sourire malicieux.

-Il existe un truc qui s'appelle la torture psychologique, rit-il. Je vais te détruire mentalement, Mercedes. Quitte à te rendre fou, je vais te faire subir toutes les douleurs psychiques jusqu'à ce que tu craques.

Une personne lui apporte une chaise sur laquelle il se pose tranquillement tout en m'observant. Me retrouver en face du meurtrier de mes parents ne me provoque aucune colère, je suis plutôt terrifié. Et pourtant, j'ai imaginé cette fois des dizaines de fois, envisagé tous les scénarios possibles mais aujourd'hui, mon corps réagit différemment.

-Je t'ai porté un grand coup en assassinant les personnes que tu chérissais le plus dans ce monde, n'est-ce pas ? Je me suis toujours demandé ce que ça fait de voir sa mère adoptive se prendre une balle en pleine tête à six ans.

Mes tremblements s'intensifient.

-Ou encore de se faire violer, termine-t-il. Ça doit être vraiment terrible à vivre, hein ?

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant