Chapitre 22

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-Pas de bagarres. Pas de menaces. Tu restes respectueux envers tout le monde, même envers ceux que tu considères plus faible que toi. Tu n'attires pas l'attention sur toi, personne ne doit découvrir ta double vie. Et surtout, tu essaies de sympathiser avec TOUT le monde.

-Non.

-Ce n'est aucunement toi qui décides. Aurel, tout ceci est également valable pour toi.

-Non plus.

-Ma phrase vous ai adressé à tous les deux donc je me répète, tu ne décides pas, tout comme Mercedes.

Aujourd'hui est le premier jour de la rentrée. Si au début, mon arrivée aux États-Unis m'a provoqué un dépaysement total, j'ai réussi à m'adapter et je ne pense pas que ça sera le cas dans une nouvelle école avec un système totalement différent de ce que j'ai connu au Mexique. Ce n'est pas impossible pour moi car je m'intègre facilement à l'environnement où je me trouve mais je n'ai juste pas envie.

Pas envie de me faire des amis. Pas envie de voir de nouvelles têtes. J'ai envie de rien. Sauf Juan n'est pas du même avis que moi. Selon lui, côtoyer des personnes neurotypiques nous aidera dans notre développement mental mais encore une fois : JE N'AI PAS ENVIE. Si ça ne tenait qu'à moi, je serais déjà descendu de cette voiture et j'ai déjà essayé mais elle est verrouillée.

-Tire pas cette tête, tu verras que tu adoreras ton parcours scolaire, lance Juan assit sur le côté passager. Les premières semaines seront chiantes certes mais c'est cool. Tu découvriras les soirées étudiantes et tout ce qui va avec. En plus, l'école est très prestigieuse.

-Je ne suis pas du même rang social qu'eux.

-Tu t'appelles Castellani, crois-moi que tu es bien au-dessus d'eux.

Et après, ça me demande pourquoi je commence à devenir arrogant mais écoutez les paroles de mon oncle !

-J'ai hâte que vous me présentez la bande d'amis que vous vous serez fait.

-Il n'y aura pas de bande d'amis, dis-je en même temps qu'Aurel. Pourquoi tu me copies, toi ?

-Vous n'allez pas commencer. Et nous sommes arrivés, descendez.

Je récupère mon sac et ouvre la portière en poussant un léger soupir d'ennui. Juan baisse sa vitre et me lance une pomme.

-Bonne chance, amusez-vous bien. On viendra vous chercher à la fin des cours.

-Génial ! Ça sera fun ! J'ai hâte de m'éclater, s'exclame Aurel sarcastiquement.

Nous regardons la voiture s'éloigner et poussons un deuxième soupir tous les deux. Mon sac à dos dans la main et le sac à main d'Aurel pendu à son bras, nous regardons les bâtiments avec un air dépité. Tout le monde est en euphorie, on reconnaît facilement ceux qui pourrissent dans cet endroit rien qu'à leur allure.

-Cet uniforme me dérange, j'ai envie de le retirer, marmonné-je pendant que nous montons les marches.

-J'aime bien la jupe. Sûrement la seule chose de bien dans tout ça. Tu te rends compte, Mercedes ? Nous allons croupir dans cet endroit pendant deux ans et nous allons encore plus croupir dans une putain d'université. J'ai que seize ans, je ne mérite pas cette vie !

-Arrête, c'est déprimant. Je ne peux pas entrer pour le moment, j'ai besoin de me préparer mentalement.

-Pareil.

Nous nous asseyons sur les marches de l'école et regardons devant nous avec un air désespéré. Pourquoi je me mets dans un tel état ? C'est moi qui ai choisi de faire des études et Aurel a jugé que c'était une bonne idée alors elle m'a suivi dans cette idée stupide. Je comptais sur Itzel pour rester avec nous mais je ne sais même pas s'il sera là.

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant