Chapitre 45

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Je n'ai pas le temps de dire quelque chose de plus qu'elle se lève pour s'enfuir.

Tu l'as fait une première fois. Le même scénario ne se produira pas une seconde fois.

J'enjambe le cadavre qui me faisait obstacle et lui cours après pour la rattraper. C'est elle qui court vite ou c'est moi qui n'ait plus aucun cardio ? Malgré tout, j'arrive à revenir à sa hauteur et lui attrape les épaules pour la maintenir.

Elle se met à hurler et trembler de peur, ce qui me pousse à reculer aussitôt. Tout est semblable à la première fois où je l'ai vu : ce même regard empli de crainte et moi qui suis obligé de m'éloigner d'elle pour la rassurer sur le fait que je ne lui ferai aucun mal.

-Ne...ne t'approche pas de moi !

-Je te promets que je ne bougerai pas de là où je suis. Mon but n'est pas de te faire du mal.

J'essaie d'adopter un ton plus calme pour lui confirmer mes propos. Malgré tout ça, elle reste quand même réticente, ce que je comprends mais d'un côté ça me frustre. Car je sais que je ne peux pas la retenir, je ne veux pas l'effrayer. Alors je recule puis lui fais un signe pour qu'elle s'en aille.

Elle n'hésite pas à une seconde à se remettre à courir pour disparaître dans une ruelle. Je la regarde partir avec un sentiment indescriptible, c'est comme si elle emportait une partie de moi dans sa course.

Quand elle disparaît de mon champ de vison, je pousse un soupir de déception mêlée à la frustration et donne dos pour m'en aller. Je marche sans but précis, revenant à mon point de départ. Je n'attends pas longtemps puisque mon cortège se gare non loin de moi.

-On va faire un détour quelque part, déclaré-je en montant dans la voiture. Je vous donnerai l'adresse.

Les rues sont encore vides. Seules les voitures de police et les sirènes des ambulances déchirent ce calme sinistre qui s'est installé après le massacre que j'ai commis. Normalement, le cortège doit être interpellé et moi je dois être arrêté mais les forces de l'ordre nous dépassent sans rien faire de plus.

La leçon a été bien retenue.

Je dicte l'adresse au chauffeur qui prend aussitôt un raccourci. Visiblement, je n'avais pas besoin de lui donner l'adresse puisqu'il a l'air de se connaître. Grande est ma stupéfaction de voir que tout le cortège a suivi directement le détour, même les deux premières voitures de devant. Je n'ai jamais su comment ils arrivaient tous à être autant organisé.

Quand nous quittons enfin La Mesa, le quartier où se sont déroulés les affrontements, je pousse un second soupir. Et si c'était la dernière fois que je la voyais ? Si ça se trouve, il va lui arriver un truc ou elle risque d'être la victime collatérale d'un gang. Cette pensée me fout des frissons, c'est une chance qu'elle ne se soit pas fait buter là.

Mariia a toutes les infos sur elle mais je ne sais pas si elle voudra me les donner vu comment notre relation s'est détériorée en si peu de temps. Je passe une main dans mes cheveux, frustré. Bon...la priorité en ce moment est le retour d'Elie puis commencer à me préparer la tête de la eMe l'année prochaine.

Est-ce que je dis ça pour essayer de me rassurer ? Tout à fait. Amaryllys fait partie de mes priorités et je suis prêt à faire l'impossible pour qu'elle soit à moi, quitte à tuer le premier mec qui posera ses mains sur elle. C'est moi qui la mérite, moi et personne d'autre.

-Je veux qu'une partie de l'organisation établisse son QG à La Mesa comme vous l'avez fait à Colonia Libertad. Détruisez le premier gang ou cartel qui se formera, la eMe doit régner en maîtresse sur tout le quartier.

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant