Chapitre 32

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-Tu aides les autres, tu te prends pour le bon Samaritain mais dis-moi une chose : qui t'a aidé, toi au moment où tu en avais le plus besoin ?

J'écoute les remontrances d'Adrian sans broncher. Ça fait une semaine entière qu'il ne digère pas que j'ai sauvé Jasiel et ensuite Elijah, je ne vois pas pourquoi ça lui pose autant de problème. À part Jasiel qui est devenu membre de la eMe, Elijah continue de mener son train de vie.

Au fur et à mesure des années, il y a une fracture de plus en plus grande entre moi et Adrian. Divergence de comportement, divergence dans la façon de gérer les troupes et surtout...divergence de pensées. La cohabitation devient compliquée mais j'essaie de prendre sur moi malgré tout, je dois terminer d'établir mon plan d'avenir avant de l'éliminer.

-Je sais ce que je fais, finis-je par dire.

-Tu sais ce que tu fais ? Tu ne vois pas que tu es en train de perdre la raison ? Il te reste combien de temps avant que tu pètes complètement les plombs ?

Je serre les poings. Ça fait un mois, un mois que je me retiens de lui sauter dessus pour l'étrangler de mes propres mains. Depuis qu'il a appris que je me suis tapé des cadavres, il utilise ça pour m'attaquer. Je ne l'ai jamais caché, oui je commence à devenir fou je l'assume. De toute façon, je n'ai jamais été réellement sain d'esprit.

-Ton désir de vengeance est en train de te rendre cinglé.

Je me lève calmement de mon siège.

-Tu ne sais pas ce que j'ai enduré depuis que je suis petit. J'ai été abandonné par mes véritables parents, je me suis fait harceler, j'ai vu mes parents adoptifs se faire buter sous mes yeux, j'ai dormi dans la rue, j'étais obligé de squatter les maisons pour pouvoir m'entretenir, je me suis fait violer.

Les mains posées à plat sur son bureau, je me penche vers lui pour le regarder.

-Alors, oui. Je laisserai mon désir de vengeance me rendre cinglé et me bouffer jusqu'au cerveau. Je ne quitterai pas ce monde sans avoir rayer tous les noms qui se trouvent sur ma death list. Tous ceux qui se sont pris à moi et qui oseront le faire dans le futur périront dans d'atroces souffrances.

-Je dois prendre ta dernière phrase comme une menace, Castellani ?

-Prends le comme tu veux. Mais je te préviens, tu n'as pas intérêt à faire du mal à mes amis sinon je te tue dans les heures qui suivront. Mon lavage de cerveau a réussi, je me suis mise toute l'organisation dans la main. Je n'aurais aucun mal à te faire disparaître de la surface de la terre. Tu veux faire un duel de force ? Je vais te faire mordre la poussière.

Je lui donne dos pour récupérer mon sac.

-Ce n'est pas tout mais je dois aller à l'école. À ce soir, dis-je en mettant mes lunettes de soleil.

Le garde ouvre la porte pour me laisser sortir. Je pose mon casque sur mes oreilles pendant que je pousse les portes du salon, les hommes présents dehors me saluent respectueusement avec un air presque amical. Ça, c'est l'un de mes objectifs lorsque je serai le Parrain. Établir une hiérarchie et le respect tout en cassant les vieux codes de la Mafia : je ne serai pas le tyran qu'est Adrian.

-Tout fonctionne correctement ? demandé-je en montant.

Pirlo me regarde à travers le rétroviseur. Le chauffeur démarre aussitôt, essayant de ne pas s'intéresser à notre discussion.

-Les cargaisons de drogue devraient arriver d'ici une semaine. La police et la douane sont sous contrôle.

-Parfait.

Je suis le dernier à arriver à l'école et en retard comme d'habitude. Je ne risque pas de subir d'autres remontrances, Mlle Brown est en congé maternité. Les cours étaient tout aussi barbant, les uns que les autres mais je n'ai pas vu le temps passer, contrairement à d'habitude.

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant