Chapitre 35

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Quelques jours plus tard.

D'un geste habile, je dessine les derniers contours de mon plan et en même temps, j'essaie de terminer mes exercices. Tout le monde commence à s'installer dans la pièce pour la réunion d'Adrian à venir, ça me fait encore bizarre de voir qu'on me salue alors que j'ai été ignoré pendant trois ans.

Azarel, qui est maintenant devenu membre de la eMe à part entière, me regarde faire, les sourcils froncés. C'est vrai que mes talents artistiques ne sont pas encore pleinement reconnus par tous. La voix d'Adrian m'interpelle mais je ne le regarde pas, nous sommes en froid depuis mon retour et il n'est pas du tout prêt pour ce que je vais proposer.

J'espère qu'il ne se mettra pas en travers de mon chemin.

-Bien. Tout le monde est là, même Jasiel a fait l'effort d'être à l'heure pour une fois.

Ce dernier souffle bruyamment, le regard toujours rivé sur la surface vitrée de la fenêtre, regardant silencieusement l'orage.

-Je ne vais pas passer par quatre chemins, commence mon chef. L'heure n'est plus à la rigolade. Nous devons trouver une solution et MAINTENANT. La eMe ne contrôle plus que 7% du territoire mexicain et 5% des territoires américains.

Attends de voir ce que je vais proposer.

-Quelqu'un a-

Une alarme soudaine se déclenche à l'extérieur. Je délaisse mon dessin pour lever la tête, surpris par un tel changement d'ambiance. Azarel qui est toujours assit à la fenêtre se lève soudainement, les yeux écarquillés et le souffle commençant lentement à devenir court.

-La...la police...il y a les flics en bas. Et ce...ne sont pas vraiment ceux qu'on a l'habitude de côtoyer, c'est vraiment une armée qui se trouve dehors.

La Traque...fais chier !

En moins de cinq minutes, la pièce se vide de toute présence humaine. Je monte directement dans la chambre d'Aurel qui est encore endormie, j'enlève la couette sur elle et récupère une valise, l'ouvrant et commençant à ranger ses affaires sans attendre.

-Qu'est-ce qui-

-Ecoute, on n'a pas le temps de discuter, OK ? Il y a les putains de flics en bas et là, ce n'est pas de la rigolade donc lève-toi et enfile tes chaussures immédiatement.

Malgré son air endormi, elle se glisse jusqu'au bout de son lit pour sortir. Je m'approche discrètement de la fenêtre pour regarder, afin de voir la situation.

-Tu iras avec Pirlo et quelques hommes. Je vous rejoindrai là-bas.

-Tu ne vas pas-

-Arrête cette fâcheuse manie, Aurel ! Je sais ce que je fais donc stop ! Tu prends cette valise et tu retrouves Pirlo dans le couloir, il y a une petite ouverture pour vous permettre de vous enfuir.

Elle ne dit plus rien, même si elle ne cache pas son air frustré. Je donne un dernier ordre à Pirlo puis les regarde partir rapidement avant de foncer vers la salle des commandes pour récupérer mes armes mais Azarel m'interrompt en chemin.

-Qu'est-ce que tu fais ? On n'a pas le temps de traîner ! Quelques soldats essaient de les retarder mais ils ne tiendront pas longtemps, essayons de leur faciliter la tâche et allons-nous-en.

-Tu me demandes sérieusement de prendre la fuite là ? En abandonnant nos hommes ?

-Rends-toi à l'évidence, Mercedes ! Tu n'as pas vu ce que j'ai vu. On ne peut pas gagner face à eux, du moins pour le moment. Et ça, tu le sais très bien. On a perdu beaucoup trop d'effectifs, nous ne sommes pas en état de combattre ni gagner à moins que tu sois suicidaire pour aller te jeter dans les bras du loup.

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant