Chapitre 18

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Mon corps était toujours plongé dans cette sensation de fatigue. J'étais réveillé sans vraiment être réveillé, mes yeux refusaient de coopérer pour s'ouvrir. Peut-être que j'hallucinais mais je sentais maintenue de force, ce qui bloquait encore plus mes mouvements.

Le peu d'effort que je réussis à faire pour ouvrir mes yeux se montra vain puisque je ne voyais rien, rien à part la lumière blanche de la pièce. Involontairement, ma tête bascula vers la droite puis je sentis des lèvres se poser sur les miennes. Ne voulant pas, j'essayais de tourner la tête en repoussant la personne mais j'étais trop affaibli.

J'entendais des bruits assez étranges mais je n'y prêtais pas attention. Ma seule préoccupation était de reprendre le contrôle de mon corps, de me dégager de ces liens qui me maintenaient au sol pour voir où je me trouvais. Mes pensées n'avaient aucune cohérence, je me sentais ailleurs.

Mes sens semblaient m'avoir abandonné. Rien ne semblait fonctionner correctement. Néanmoins, je percevais des bruits assez étranges. Comme des murmures ou plutôt...des gémissements. Plus le temps passait et plus ces bruits commençaient à se faire de plus en plus clairs. Voulant voir ce qui se passait, je fournis un effort surhumain pour contrer les effets de la drogue et arriver à ouvrir les yeux.

Peut-être que j'aurais dû jamais le faire et continuer à me laisser absorber par les effets secondaires que je ressentais depuis tout à l'heure. Non, il n'y a pas de "peut-être", je n'aurais jamais dû ouvrir les yeux. Mon pantalon retroussé jusqu'à mes chevilles, une femme sautillant sur moi et une autre me caressant de partout, c'étaient les trois visions que je vis en ouvrant les yeux.

Ma respiration s'accéléra tout d'un coup en voyant que c'était sur mon entrejambe qu'elle était empalée. Mon corps toujours paralysé refusait de me laisser reprendre le contrôle. J'étais en érection, contre ma volonté. Pour la première fois depuis tout à l'heure, je suis parvenu à pousser un cri dans l'espoir que quelqu'un m'entende pour me venir en aide mais une main se posa sur ma bouche, enterrant mon cri dans ma trachée.

Je continue de crier malgré cette main sur ma bouche. Encore et encore mais rien ne changeait, elle continuait de se balancer sur moi. Je me débattais en continuant d'hurler même si je savais que ça ne changerait rien mais je voulais continuer à m'accrocher à un semblant d'espoir. Mes tentatives pour me sortir de là étaient vaines et ça, je refusais de l'accepter. J'avais encore l'espoir que quelqu'un m'entendrait et viendrais me sauver.

En vain.

Affaibli, je finis par me taire et abandonner. J'arrivais plus à faire quelque chose, seuls mes larmes continuaient de couler sans cesse depuis tout à l'heure. Elles n'ont pas arrêté, même en voyant que mon corps s'affaiblissait. Ça a continué ainsi pendant des heures, je ne pourrai même pas dire la durée exacte. J'avais aucun répit puisque chacune laissait sa place à l'autre, même lorsque mon sexe n'était plus dur.

Mon seul souhait était qu'elles finissent par s'arrêter au bout d'un moment. J'en pouvais plus, je me sentais sale et humilié. L'envie de vomir s'intensifiait de minutes en minutes mais je la réprimais. Je voulais juste partir et disparaître. Je me dégoûtais au fur et à mesure et en même temps, j'étais en colère contre moi.

Pourquoi je n'ai pas directement accepté le marché de Sanchez ? Pourquoi je suis entré ici ? Pourquoi je lui ai fait directement confiance et j'ai pris ce verre ?

Une ou deux heures plus tard, elles finissent par me laisser tranquille. Chacune s'essuie avec un air joyeux tandis que moi, je reste cloué au sol. Les dernières mains que je sens sur moi sont celles de la femme qui m'a donné ce fichu verre, elle est arrivée avec un essuie-tout pour essuyer sûrement les traces de sperme qui se sont déversés sur mon ventre. Intérieurement, je me mets à faire une prière pour qu'elles ne recommencent plus.

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant