Chapitre 13

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Mexico DF, Mexique, 7 septembre 2011.

L'homme aux cheveux blancs émit un rire si fort qu'on l'entendait dans le couloir. Il posa son verre encore rempli d'Hennessy pour croiser les mains derrière son dos, l'air encore moqueur.

-Qu'est-ce que tu peux être drôle lorsque tu t'y mets. Pourquoi je n'ai pas eu l'idée de t'inscrire au théâtre ?

Celui à qui il s'adressait faisait tout sauf rire. Ses iris fusillaient tant l'homme arrêté en face de lui que si le regard pouvait tuer, ce dernier serait déjà mort.

-Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle dans ma phrase.

-Tu vas à Paris ? Et c'est maintenant que tu me tiens au courant ? Alors...que fais-tu de Mercedes et Aureliya ? Enfin, si tu les considère comme tes enfants.

-TU TE FOUS DE MOI, J'ESPÈRE ?

Prit d'une colère soudaine, il se leva en tapant sur la table avec ses paumes, haussant ainsi le ton sur son père. Ce dernier, contrairement à son fils, était toujours autant calme.

-VOUS M'AVEZ OBLIGÉ À L'ABANDONNER ET TU AS LE CULOT DE VENIR ME DIRE ÇA ?

-Tu l'as toujours en travers de la gorge, hein ? Neuf ans plus tard, ta rancune n'est toujours pas redescendue.

Celui qui semblait être le père prit une gorgée de cognac et prit place en face de son fils.

-Rectification ! Nous avons passé un marché que tu n'étais pas obligé d'accepter : tu les abandonnais et je t'évitais la case prison. Tu l'as accepté alors pourquoi viens-tu rejeter toute la faute sur moi ?

-Je l'ai aucunement accepté. Je t'avais dit que j'allais me démerder-

-Te démerder ?!

La patience commençait à devenir qu'un lointain souvenir. Le vieil homme serrait le poing face à la remarque de son fils qu'il considérait comme de l'ingratitude.

-Je pense que tu as oublié que tu n'es rien sans moi, Lautauriano. C'est MON argent que tu as investi pour avoir ta propre fortune et aujourd'hui, c'est MON nom que tu traînes dans la boue parce que tu es incapable d'éviter de te mettre dans des sales histoires. Il ne manquerait plus que la presse apprenne que tu es le père de deux bâ-

-Tu n'as pas intérêt à terminer ta phrase.

-Sinon ? C'est la vérité que je te dis même si ça t'énerve. Mercedes et Aureliya ne sont que deux petits bâtards que tu as eu avec une pute anglaise parce que ta bite est incapable de rester dans son boxer.

Lautauriano vit rouge en un instant. Les poings serrés et le regard se noircissant progressivement, il tentait de faire preuve d'un self-control pour éviter de tuer son père après sa phrase.

Ce n'est pas l'envie qui lui manquait. Non, c'était autre chose. Son père ne se vengera pas sur lui directement mais passera par Aureliya et Mercedes pour l'atteindre. D'ailleurs, il ne comprenait pas pourquoi il voulait autant protéger ces enfants. La fibre paternelle est une notion inexistante pour lui mais il dépensait tellement d'énergie pour que sa famille les accepte.

Même si c'est cause perdue...

-Cette pute anglaise comme tu le dis s'appelle Maïzira et je ne te laisserai pas lui manquer de respect.

-Tu préfères défendre cette moins que rien ? s'offusque sa mère en entrant dans la pièce, ce qui fit souffler Lautauriano.

« Il ne manquait plus qu'elle pour le bouquet final », pensait-il.

-J'espère que tu t'entends, Lautauriano !? continua-t-elle. Je t'ai donné toute cette éducation pour qu'aujourd'hui, tu te mettes à défendre une fille malfamée que tu as baisé dans l'un des bordels crasseux de Londres et qui t'a fait deux sales mômes ? Si ça se trouve, tu n'es même pas le père. Elle veut juste profiter de ton argent.

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant