𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓

Chapitre 42

- Vous êtes vraiment sûr de vous ? C'est une déclaration de guerre là.

-Tu me reposes cette question à nouveau, je te crève les yeux.

Horacio reste calme et continue de marcher à mes côtés sans prononcer un seul mot.

-D'ailleurs, pourquoi tu me suis ?

-C'est...j'ai reçu l'ordre de vous suivre dans tous vos déplacements pour vous empêcher de faire une bêtise. C'est votre sœur qui m'a assigné cette mission.

Je regarde derrière nous puis marmonne quelque chose dans ma barbe avant de le pousser sur le côté. J'ai juste eu le temps de me dégager que la moto passe à toute allure, elle freine à quelques mètres plus loin de là où je me trouve et Yoan descend en retirant son casque.

-J'arrive à temps visiblement.

-Quoi ? Qu'est-ce que tu veux ? Me coller au cul toi aussi ?

-Une discussion s'impose.

-Je n'ai pas le temps en ce moment, dis-je en me remettant à marcher vers le bâtiment où se trouvent déjà mes hommes.

J'ai réussi à esquiver la discussion avec Sanchez, Azarel et Jasiel et je compte bien faire la même chose avec Yoan. De toute façon, rien de tout ce qu'ils me diront me fera changer d'avis. J'ai déjà un plan que je compte bien mettre à exécution.

-Ce n'est pas mon problème ça, dit-il en m'attrapant par le bras pour me retenir. On va parler toi et moi.

Je retire mon bras tout de suite.

-Vous avez tous décidé de me les briser ce soir. Ça se plaignait que je ne faisais rien et maintenant que je me bouge le cul, tout le monde se ligue contre moi.

-Pose-toi les bonnes questions si personne n'est d'accord avec la méthode que tu veux employer. Mercedes, écoute. C'est clair que tu ne vas pas bien en ce moment, tu es en train de perdre toute logique dans ta façon de penser. Et cette opération que tu veux lancer en est la preuve.

Horacio part rapidement après mon regard noir dans sa direction. Maintenant seuls, je prends une grande inspiration pour parler calmement.

-Tu n'étais pas là lorsque cette salope mal baisée de Martí m'a appelé. Tu n'as pas entendu tout ce qu'elle m'a dit. Putain, ils ont torturé Elijah exactement comme on le disait ! Et tu veux que je fasse quoi ? Que je parte m'agenouiller devant eux pour les supplier de le relâcher ? Ils ont déclenché les hostilités, c'est juste une réponse.

-Une réponse où tu inclus des innocents qui n'ont rien à voir avec ça ?

-Ce n'est pas mon problème si des gens vont se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

-Je sais très bien que tu comptes massacrer les familles de tous les agents qui ont participé à l'arrestation d'Elie. Putain mais tu t'en rends compte ? Fusiller des familles entières ?

Honnêtement, j'en ai pas grand-chose à faire.

-Je vais leur rendre la monnaie de leur pièce, c'est-à-dire les attaquer là où ça fait mal.

-Vue ta façon de penser, on sait de quel côté tu aurais été en 39-45, dit-il avant de tourner les talons pour s'en aller.

-Qu'est-ce que tu viens de dire ?

-Tu as très bien compris ce que j'ai dit. Qu'est-ce qui te différencie d'un tyran au final ? Tu mêles des innocents parce que tu commences à péter les plombs. Hitler aurait été ravi de te compter parmi les SS. Tu combats Torero mais tu n'es pas non plus différent de lui.