Deux jours ? Cinq jours ? Une semaine ?
Je ne pourrai même plus dire combien de temps je suis agenouillé dans cette pièce, les mains toujours retenues par ces liens. Car j'ai perdu toute notion de temps. Mon esprit est embrumé, je n'arrive même plus à penser rationnellement.
La température de la pièce n'a pas été baissé depuis que l'ordre de mettre le chauffage a été intimé. Je transpire à grosses gouttes comme si je vivais dans le désert depuis des lustres, ce qui semble être d'ailleurs le cas. Je suis seule ici, dans une pièce où il fait une chaleur d'enfer et la seule différence, c'est que la vidéo de mon viol tourne en boucle depuis des jours ou semaines. Car oui, le vidéoprojecteur n'a pas été également éteint.
Jours et nuits, j'entends mes cris. Jours et nuits, j'ai l'impression que mon cerveau commence à perdre tout lien avec le monde réel. Jours et nuits, mes crises d'angoisse s'intensifient. Jours et nuits, des pensées suicidaires commencent à voiler mon esprit. Si la mort est la seule solution pour me sortir d'ici, je suis prêt à l'accepter, à la faire mienne. Mais même me tuer, je ne peux pas le faire.
Suis-je vraiment condamné à rester ici, déshydraté et affamé, le sommeil semblant un lointain souvenir et les pensées cohérentes commençant à se faire la malle ? À revivre encore et encore ces horreurs que j'ai subi.
Je n'arrive même pas à lever la tête en entendant la porte s'ouvrir. Les pas se rapprochant de moi atténuent mon sentiment d'angoisse, mes sens sont en alerte à l'instant où je me demande à quelle sauce je risque d'être mangé à nouveau. Un soupir, un doux soupir de soulagement s'échappe de mes cordes vocales lorsque la vidéo s'arrête.
Au moins un moment de répit dans cet enfer.
-Comment vas-tu en ton septième jour ici ?
Septième jour ? Ça fait une semaine que je suis ici ?
-Comme tu peux le voir, personne n'est encore venu te sauver. Ton sort est si moins préoccupant que ça pour les autres ? À ta place, je me sentirai mal de voir que les personnes que j'appelle "amis" m'ont abandonné à mon sort.
-Je sais qu'ils viendront me chercher, répété-je mollement.
-Et où sont-ils ? Au bout de deux jours, des personnes qui s'inquiètent réellement pour toi auraient déclenché une fusillade pour venir te récupérer mais jusqu'à présent...rien. Peut-être qu'ils-
-Peut-être que rien du tout ! Ils viendront, j'en suis certain.
Après avoir claqué ses doigts, je sens une présence derrière moi puis quelqu'un détacher mes liens. Je tombe immédiatement, faible mais je n'ai pas le temps de laisser mon corps se réhabituer puisque je suis tout de suite relevé. On m'emmène devant Torero qui attend patiemment, un air espiègle dans le regard.
-Tu es vraiment résistant, hein. Quelqu'un dans ta situation n'aurait sûrement pas survécu à une semaine entière de famine et déshydratation. Mais tiens-toi bien ! Je suis de bonne humeur aujourd'hui alors j'ai décidé de t'emmener prendre l'air et de te montrer quelque chose qui va sûrement te raviver de jolis souvenirs. On y va !
Je marche tant bien que mal, soutenu - si je peux dire ça - par le gorille de Torero. L'air dehors est lourd, comme s'il y avait eu une énorme sécheresse depuis le temps que je suis enfermé. Nous parcourons un immense jardin que je n'ai pas la chance d'admirer plus car les rayons du soleil m'aveuglent.
-Nous y sommes.
À la vue du corps devant moi, mon ventre se serre et pour la première fois depuis tout ce temps, une envie de vomir me saisit. Comme un réflexe, je fais un pas en arrière mais je suis toujours maintenu par l'homme de Torero. Ils ont posé le cadavre sur un énorme banc et vu l'état de décomposition avancé, j'en viens à une seule conclusion.
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𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓
Romance/⚠️\ Ce livre est le troisième tome d'une saga ! Il ne peut pas être lu avant les deux premiers tomes /⚠️\ ______ Gamin, je voulais travailler dans la police. Ado, je voulais être un grand ingénieur physicien. Adulte, je suis dev...