Chapitre 28

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-C'est le temps des grands changements. On tourne en rond depuis un bon moment et ça commence à m'agacer.

J'ai les yeux fermés mais j'arrive à distinguer la voix d'Adrian. Je ne sais pas depuis combien de jours je suis ici, cloué sur ce lit. Mes journées se résument à dormir, manger la nourriture infecte de l'hôpital, attendre que les infirmières viennent et dormir à nouveau. Je suis dans une boucle parallèle avec pour seul échappatoire...rien.

J'ouvre les yeux pour voir ce qui se passe. Adrian commence à s'énerver de plus en plus au téléphone, je me demande ce qui se passe. En vrai, je ne sais rien du tout. Les journées défilent lentement, Juan passe me voir quand il peut, Itzel lorsque l'emploi du temps n'est pas trop chargé et...Aurel ne peut pas venir, je pense qu'elle n'est même pas au courant.

Finalement, j'entends la porte se fermer. Le silence revient au galop et pourtant, il a l'air si bruyant. Je n'ai pas ressenti la douleur mais cette balle m'a fait réellement comprendre que je peux mourir de n'importe quelle façon, surtout avec toute la eMe qui me déteste. Le regard fixé sur le plafond, je pousse un long soupir.

Non. J'ai dit que j'allais changer mon histoire, je me le suis promis. Cependant, il n'y a aucun changement. Je mène une vie de routine qui se résume à aller à l'école, exécuter les missions, dormir et ainsi de suite. Une vie banale, une vie que je refuse. Si je veux changer le cours des choses, c'est maintenant que je dois me bouger.

J'ai dix-sept ans dans quelques mois. Un an avant ma majorité, quel sera mon bilan lorsque j'aurai atteint mes dix-huit ans ou mes vingt ans ? Serai-je fier ? J'ai la possibilité de répondre à ces questions maintenant. Je suis venu dans ce monde sans l'avoir choisi, je me suis toujours substitué aux autres pour me faire accepter, je n'ai que seize ans mais la vie a décidé d'être la plus grande salope avec moi.

Adrian a tellement raison. Je suis à un âge de faire tout ce que je veux, de devenir ce que je veux. Je l'ai dit dès le départ, je veux devenir puissant, immensément puissant. Que tout le monde se plie à ma volonté. Je vais y arriver, peu importe ce que ça me coûtera. Personne ne se mettra en travers de mon chemin, et après je me vengerai. C'est comme ça que j'ai tracé mon chemin.

Je vais profiter de cette vie, quitte à faire tous les péchés de ce monde.

Je me redresse sur mon lit, scrutant le moniteur de fréquence cardiaque lorsque quelque chose dans un sac entrouvert attire mon attention. Ce sont les affaires que Juan m'a apporté aujourd'hui, il a dû oublier de le prendre. Je me penche pour récupérer le livre et fronce les sourcils face à la couverture du livre, le titre est encore plus bizarre.

"Comprendre les perversions sexuelles et les éviter"

Perversion sexuelle ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

J'ouvre le livre sans réellement lire. Il y a toute une liste et son doigt ouvre une page au hasard. "NECROPHILIE" est écrit en gros, j'imagine que c'est le titre du chapitre. Curieux, je commence à lire sans comprendre grand-chose. Du moins, au début car plus je lis et plus, tout devient plus clair pour moi.

C'est ressentir une attirance pour les cadavres ou éprouver le désir de coucher avec un cadavre.

Selon le livre, la seule façon de soigner les nécrophiles est de les enfermer dans un hôpital psychiatrique s'ils sont passés à l'acte. Ma conscience trouve ça glauque de coucher avec un cadavre mais mon cerveau me crie quelque chose : essayer. Vu comment c'est décrit, c'est du viol vu que la personne morte n'a pas donné son consentement pour que quelqu'un baise son cadavre. Je ne veux pas devenir un violeur, moi.

Ou soit...

Dans le livre, ils disent que certains demandent la permission à leurs victimes avant de les tuer et si celles-ci refusent, soit ils abandonnent ou ils les violent.

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant