Chapitre 6

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Je suis devant la porte, attendant que Constenzia et Pandora finissent de discuter avec Gine ou de voir Aurel sortir de son cours. La balle antistress dans la main, je la malaxe pour m'apaiser.

Qu'est-ce que Gine peut bien être en train de dire ? Et si elle parlait que en mal de moi ?

Une femme à talons passe à côté de moi pour entrer dans la classe. Elle doit être la mère de Kace car celui se lève précipitamment, son sac à la main. À part nous, tout le monde est parti.

-Je voulais vous prévenir que c'était le dernier cours de Kace. Nous rentrons au Portugal ce soir. Son père a fini de faire ce qu'il avait à faire ici donc nous rentrons au bercail. Nous aurions dû partir beaucoup plus tôt mais vu qu'il change d'école en plein milieu de l'année, sa scolarité prenait un peu plus de temps.

J'ai la réponse à ma question concernant son origine.

-Quel dommage. J'ai été ravi de l'avoir dans ma classe, il a fait d'énormes progrès en l'espace de quelques temps.

-Nous allons continuer son apprentissage, une fois rentrés. Son père veut qu'il maîtrise le plus de langues possibles, nous avons commencé avec l'espagnol, l'italien et l'anglais. Ça se fait petit à petit car c'est encore un enfant, nous avons encore tout le temps.

-Bien-sûr. Bonne continuation à vous. Au revoir, Kace.

-Au revoir.

En sortant, ils s'arrêtent devant la porte pour me dire également au revoir. Je réponds pas, par peur d'écorcher un mot. Au même moment, Aurel arrive en courant, scandant mon prénom dans tout le couloir.

-MERCEDES ! JE SAIS PARLER L'ARABE.

Elle abuse...c'était le premier cours.

-Mercedes ? réplique aussitôt la mère de Kace. Je suppose donc que toi, c'est Aureliya.

Ma sœur la regarde, se demandant où elle nous connaît.

-Les Castellani...

-Vous nous connaissez ?

En guise de réponse, elle nous fait juste un large sourire et part avec Kace. Nous restons là, moi et Aurel, à la fixer, perturbés par le fait qu'elle nous connaisse. Je n'ai pas le souvenir de l'avoir déjà vu pourtant.

-Pourquoi il y a autant de gens qui nous connaissent ? Papa et maman n'avaient pas beaucoup d'amis, demandé-je. En plus, toi tu connais la raison ! Pourquoi tu ne veux pas me le dire ?

-Ça sera moins drôle si je te le disais. Réfléchis et trouve par toi-même. En plus, ça paraît tellement logique...

-Arrête de parler comme si j'étais con.

-Je n'ai jamais sous-entendu ça. Je te dis simplement-

-Lorsque tu dis "en plus, ça paraît tellement logique", ça veut dire quoi ? Désolé de ne pas être assez intelligent pour toi.

-Non... Mercedes et Aurel, lance Constenzia. Por dios, no ! Un jour, vous serez juste tous les deux et si vous ne vous entendez pas, ça risque d'être compliqué pour vous.

-Eh bien justement, je préfère crever que de rester seul avec elle.

J'arrache mes lunettes des mains d'Aurel et part sans attendre les autres. J'entends Idylline crier mon prénom mais ce n'est pas pour autant que je ralentis la cadence.

De toute façon, je connais déjà la chanson, je sais ce qu'on va me dire « oui mais tu dois être gentil avec ta sœur, tu n'as pas à lui dire ça » ou encore « tes paroles sont blessantes, tu dois l'aimer, Mercedes ». C'est toujours moi qui dois être exemplaire, qui doit être gentil avec elle. Jamais, on ne la reprend quand c'est elle qui me dit des choses désagréables sous prétexte que moi, je suis un garçon et que je dois me montrer beaucoup plus costaud.

𝐓𝐈𝐌𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄.𝐓𝟐.𝟓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant