DADDY'S GIRL - TOME 1 - The Daddy

CHAPITRE 18 - John

Deux jours ont passé depuis l'épisode de la piscine. Et je dois dire que la présence de Lyse chez moi depuis, m'évite au moins de me laisser aller à mes envies.

Si on ne pense pas au fait qu'elle me regarde comme si j'étais un criminel.

Je termine ma tasse de café et m'étire le dos, seul au centre de la cuisine. Constance est sortie au cinéma avec des amies, ce soir, et Isadora et Lyse s'apprêtent à sortir dîner.

Je ne rêve que d'être seul, depuis quelques jours. La pression est si grande que je désire simplement disparaître aux yeux de tous. Or, personne ne m'en laisse l'intime occasion. Tous les récents événements tournent en boucle dans ma tête, et je ne parviens toujours pas à comprendre pourquoi ça a failli partir en vrille à ce point. C'est hors de ma portée. En tant qu'ancien fumeur de joints durant ma jeunesse, je serais presque prêt à planer à nouveau pour oublier tout cela. Mais non. J'ai beaucoup changé. J'ai la tête sur les épaules et je suis bien dans mes baskets.

Du moins, je l'espère...

— John ?

— Mmh ? Réponds-je en virevoltant.

Cette voix ne m'était pas inconnue. A ma grande surprise, je découvre Lyse, l'amie proche d'Isadora. Elle croise les bras et approche, jusqu'à s'arrêter de l'autre côté de l'îlot central.

— Tu as besoin de quelque chose ? L'interrogé-je en relevant un sourcil.

— Ça dépend.

— Voilà ce que j'appelle une réponse précise, ironisé-je.

— Vous savez John, commence-t-elle alors, vous êtes un très bel homme.

Merci ?

C'est très inattendu. Si on m'avait dit à l'avance que la jeune amie d'à peine dix-huit ans de ma belle fiche me ferait du rentre-dedans, je n'y aurais pas cru. On ne dit pas cela pour rien, si ? Elle n'a pas froid aux yeux, cette enfant.

Je peux savoir pourquoi il t'est venu à l'idée de venir me le dire en face, Lyse ? L'interrogé-je, attendant une réponse sincère.

Je dois régler cet incident au plus vite.

Autrement, Isadora risquerait de sortir de ses gonds.

Elle est assez fragile comme ça.

— Je vous assure, confirme-t-elle ses précédentes paroles. À la seconde où je vous ai vu, il s'est passé énormément de choses dans mon p'tit esprit, continue-t-elle en se penchant en avant pour poser les coudes sur le marbre.

— Tu ferais mieux de retourner auprès d'Isadora, Lyse, lui conseillé-je, les nerfs en boule, en déposant la tasse dans le lave-vaisselle. Ce n'est pas correct.

— Je n'ai pas terminé, John.

— Ah, tiens donc !

Je place les mains dans mes poches de pantalon et colle mon fessier au rebord du plan de travail.

Que me veut-elle ?

— Isadora prend sa douche, à l'étage. Elle ne nous entendra pas.

— Pardon ?! M'exclamé-je.

Je ris ouvertement devant elle. Mais c'est un rire jaune, cela ne fait aucun doute. Je pense même qu'elle est en capacité de le comprendre. La jeune femme se redresse et contourne l'ilot central trop lentement à mon goût, sans me lâcher du regard. Ses doigts sillonnent les coins du meuble. J'oscille entre eux et ses yeux de braise. Je me sens pris au piège.